Près des antennes du Pôle social de la Croix Rouge de Reims et de Châlons-en-Champagne, boulevard Jules-Guesde à Troyes, des tentes ont surgi. Qui sont-ils et pourquoi ?
Dans ces tentes, on trouve des familles venues des 4 coins du monde. Ce sont des demandeurs et demandeuses d’asile. Mais ce n’est que la partie visible de l’iceberg. Les personnes seules sont moins visibles, mais elles dorment aussi dans la rue… De petites jungles potentielles, au moment où le démantèlement des camps de Calais et de Paris font la une…
Pourquoi ces demandeurs et demandeuses d’asile sont-elles à la rue ? Dans un premier temps, elles doivent se présenter auprès d’une association chargée du pré-accueil (la Croix-Rouge à Châlons par l’intermédiaire de la PIADA - plateforme d’information et d’accueil des demandeurs d’asile -), pour les 4 départements de Champagne Ardenne, qui prend rendez-vous au guichet unique d’accueil des demandeurs d’asile de la préfecture de Châlons-en-Champagne, fermé 2 après-midi par semaine, pour obtenir un nouveau rendez-vous pour obtenir le fameux dossier de demande d’asile et un récépissé de demande d’admission au séjour (valable 1 mois dans un premier temps). Le temps moyen pour obtenir ces fameux sésames est actuellement d’environ 3 mois…
Sans ces fameux sésames, pas d’hébergement possible dans un CADA (Centre d’accueil des demandeurs d’asile) ou dans un HUDA (Hébergement d’urgence des demandeurs d’asile) ou dans un centre d’hébergement d’urgence (CHRS) pour lesquels il faut passer par le 115… Donc pendant cette période, presque impossible d’avoir un lieu pour se loger.
Mais la galère n’est pas finie. Ce n’est pas parce que vous avez obtenu le dossier de demande d’asile (qu’il faut remplir en français dans un délai de 21 jours) que les demandeurs et demandeuses d’asile obtiennent le récépissé de demande d’admission au séjour. Celles et ceux qui proviennent de pays sûrs (liste définie par l’OFPRA (Office français de protection des réfugiés et apatrides) peuvent déposer leur dossier de demande d’asile qui sera examinée en procédure d’urgence (3 semaines environ), mais le séjour est refusé…
Pour les autres, un lieu d’hébergement peut leur être fourni immédiatement, mais le plus souvent, c’est au bout au moment du renouvellement la demande d’admission au séjour.
D’où une présence visible ou invisible de ces demandeurs et demandeuses d’asile dans la rue…