Depuis plusieurs mois, l'ambiance est morose au sein de l'équipe enseignante de l'Établissement régional d'enseignement adapté de Châlons-en-Champagne (Eréa). Les professeurs s'inquiètent pour l'avenir de cette structure qui accueille des élèves de 12 à 18 ans en grande difficulté scolaire et familiale. Des ados qui sont suivis au plus près par une équipe éducative adaptée. En classe, mais aussi après les cours, le soir et la nuit. Sur la centaine d'élèves que compte l'Eréa marnais, environ 70 y restent la semaine, en internat éducatif.
Ce sont ces postes de professeurs des écoles éducateurs en internat qui sont menacés. Progressivement, leurs missions sont en train d'être revues, laissant craindre une disparition de leur métier. A terme, ils pourraient être remplacés par des assistants d'éducation. "Des surveillants, précaires, qui ne sont pas formés pour être face à ces élèves à besoins particuliers. Nos jeunes ont besoin de stabilité, de repères. Nous mettons en place pour eux des activités éducatives et pédagogiques qui participent à leur réussite scolaire".
Une dizaine d'enseignants de l'Erea châlonnais, soit un tiers des effectifs, sont donc en grève ce mercredi 1er juin pour protester contre cette réforme. Plusieurs d'entre eux iront rejoindre la manifestation nationale prévue ce midi à Paris à l'appel de plusieurs syndicats. Une délégation devrait être reçue par la ministre de l'Education Nationale. Dans certaines académies, comme Grenoble ou Dijon, ce remplacement la nuit de professeurs des écoles par des assistants d'éducation a déjà été mis en place.
Les professeurs des Eréa réclament également le versement de l'ISAE, une indemnité (de suivi d'accompagnement des élèves) que touchent les professeurs des écoles, mais pas ceux des établissements adaptés. Début mai, le gouvernement annonçait que cette indemnité allait passer à la rentrée de 400 à 1 200 euros. Une somme non négligeable pour les enseignants en Eréa qui dénoncent "une injustice".