Le Secours Catholique vient de sortir son rapport sur la pauvreté en 2013.
En Champagne-Ardenne…
En 2013, le Secours Catholique Champagne-Ardenne a rencontré près de 10 000 ménages en situation de pauvreté. Parmi ceux-ci, sept sur dix venaient pour la première fois, proportion comparable à ce que l’on observe au niveau national.
Une nouvelle personne accueillie sur quatre vient de sa propre initiative, sans être orientée par les services sociaux, alors qu’au niveau de l’accueil national, ils sont moins de deux sur cinq dans cette démarche.
Sept ménages sur dix rencontrés en Champagne-Ardenne sont des familles (six sur dix au niveau national). Le nombre de femmes seules avec ou sans enfants est en progression de 7 points par rapport à l’année 2010. Plus de la moitié des personnes rencontrées, en région comme au niveau national, expriment une demande d’accueil, d’écoute et de conseil.
On constate une très forte évolution des demandes d’aides concernant le logement, pour le paiement des loyers ou des charges (chauffage, énergie, eau…). Ces demandes sont exprimées en 2013 par 29 % des personnes accueillies, contre 15 % en 2010. Sept personnes rencontrées sur dix sont en situation d’impayés et ces derniers concernent principalement le logement, qu’il s’agisse du loyer, des mensualités d’accession à la propriété ou des charges d’habitation.
La pauvreté dans la région est mise en évidence lorsqu’on analyse la répartition des ressources perçues par les personnes rencontrées. Ainsi en Champagne-Ardenne, 19 % d’entre elles bénéficient d’allocations-chômage, alors qu’au plan national, cette proportion est de 12 %, et 45 % perçoivent le RSA en Champagne-Ardenne, contre 36 % des personnes accueillies dans l’ensemble de la France. On note toutefois dans la région un meilleur taux d’accès aux ressources de substitution : seulement 5 % des ménages rencontrés en Champagne-Ardenne ne disposent d’aucun revenu, alors qu’ils sont 16 % au niveau de l’ensemble des accueils.
L’augmentation des loyers dans les villes a en effet incité les plus pauvres à rechercher des logements à des prix plus abordables, mais qui sont souvent anciens, éloignés des lieux de vie (travail, écoles, etc.) et surtout peu ou pas isolés thermiquement, ce qui en fait des gouffres à énergie dans une région de France particulièrement soumise aux rigueurs climatiques hivernales. Ainsi en 2013, le montant des secours attribués pour le règlement des impayés relatifs aux dépenses d’eau et d’énergie représente 21 % du total des aides financières accordées par le Secours Catholique en Champagne-Ardenne.
En Picardie…
Le Secours Catholique a accueilli plus de 24 000 ménages en Picardie en 2013, dont un sur quatre était déjà connu des équipes de l’association, les autres poussant la porte des accueils pour la première fois.
La Picardie fait partie des régions du nord de la France où la proportion, parmi les personnes accueillies, de ménages avec enfants est supérieure à la valeur nationale, ils représentent 61 % contre 54 % dans l’ensemble de la population accueillie par le Secours Catholique. La proportion de ménages résidant dans une commune de moins de 5 000 habitants y est également la plus importante (49 %). Seulement un peu plus d’un ménage accueilli sur dix (12 %) réside dans une commune de plus de 100 000 habitants, contre un ménage sur quatre (26 %) pour l’ensemble de la population accueillie au niveau national.
On observe une augmentation de la proportion de personnes de nationalité française dans la population accueillie de plus de 60 ans (81 % en 2012 et 86 % en 2013). En 2013, 94 % des ménages accueillis par le Secours Catholique en Picardie dont la personne de référence est âgée de plus de 60 ans résident dans un logement stable [2] alors qu’ils étaient 89 % un an auparavant.
Entre 2012 et 2013, la proportion de ménages accueillis faisant face à des impayés est en hausse de 6 points, passant de 67 % à 73 % (contre 60 % de l’ensemble de la population accueillie au niveau national). Ce sont les factures d’énergie qui sont les premières causes d’impayés en Picardie.