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2 octobre 2014 4 02 /10 /octobre /2014 10:03

Au terme d’une audience marathon de 3 h 30, le tribunal de commerce de Troyes a prononcé hier la liquidation judiciaire du groupe Simpa avec poursuite d’activité sur deux mois.

Pour autant, l’entreprise de fenêtres et escaliers, basée à Vendeuvre-sur-Barse (Simpa), Torcy-le-Grand (Arbat) et Lusigny-sur-Barse (Escao) peut être encore en partie sauvée.

Quant à F-Tech, l’autre société du groupe Simpa basée dans le Nord, le tribunal l’a mise en liquidation judiciaire sans poursuite d’activité. Déposée à la dernière minute, l’offre de reprise de Menuiserie Cap-Champenois n’a pas été pour l’heure acceptée : elle permettrait pourtant de sauver l’emploi de 65 des 97 salariés de F-Tech.

Pour la direction de Simpa, «Le mot liquidation peut faire peur, mais c’était prévu et c’est normal. Cette liquidation va permettre de mettre en place le plan social et toutes les mesures qui vont avec. Maintenant, l’offre de reprise du Fonds d’investissement allemand Quantum, la seule qui concerne l’ensemble du groupe, prévoit de reprendre 250 des 420 salariés aubois. Le tribunal a laissé à Quantum jusqu’à jeudi minuit pour améliorer son offre sur le périmètre de reprise et sur l’emploi, et jusqu’au mardi 7 octobre pour finaliser le plan de financement. L’offre des Allemands est plus ramassée mais elle est pérenne : la reprise de 250 salariés correspond à la réalité du marché actuel. Quantum apporterait 3 M€, 1 M€ en fonds propres et 2 M€ en comptes courants. Si le tribunal valide l’offre de reprise des Allemands, les conditions sont très bonnes pour un redémarrage, malgré le traumatisme social des licenciements».

Une autre offre de reprise partielle a par ailleurs été déposée par l’actuel dirigeant de la société Escao, associé à d’autres cadres, pour reprendre uniquement la PME de Lusigny-sur-Barse qui compte 80 salariés. Mais cette offre se heurte au projet des Allemands de reprendre la totalité des sites aubois.

Après l’audience marathon du tribunal de commerce, les représentants des salariés restaient très partagés : «On est dans un état d’esprit très mitigé. On connaît depuis hier les postes qui seront supprimés… On a 170 salariés qui risquent de perdre leur emploi. On s’attendait à de la casse, mais pas autant. C’est très dur ».

«C’est carrément une reprise au rabais avec un chantage à l’emploi. Ils rachètent l’entreprise pour 25 000 € pour ne reprendre que 250 des 420 salariés. On ne sera plus en mesure d’avoir une entité industrielle. Ce qui intéresse Quantum, c’est Simpe, la filiale de Simpa qui compte 400 ouvriers en Roumanie. Cela fait peur».

Arbat, l’usine de Torcy-le-Grand fermerait ses portes dans le cadre du projet allemand. «Sur les 59 salariés CDI, les Allemands proposent à 31 des 59 salariés en CDI de travailler à Vendeuvre, en mettant en place une navette mais uniquement pour 18 mois. Et après ?».

Chez Escao, on reste également inquiet : «Est-ce que l’argent des Allemands sera suffisant pour faire tourner l’entreprise ? Chez nous, il y aurait 15 licenciements sur les 80 salariés. Cela fait près de 20 %».

Le Fonds d’investissement allemand a déjà en tout cas posé ses premiers jalons dans l’Aube : le managing director de Quantum Capital Partners, était mardi après-midi à Vendeuvre-sur-Barse pour une première réunion avec le Comité d’entreprise.

C’est mardi que le tribunal de commerce de Troyes prendra sa décision sur la reprise du groupe.

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