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10 octobre 2014 5 10 /10 /octobre /2014 20:48

La situation est grave puisque plus aucune aide financière d’accès aux soins - complémentaire santé, indemnité compensatrice de perte de salaire, frais de transport... - ne pourra être acordée aux assurés les plus précaires jusqu’à la fin de l’année. La raison est simple : il n’y a plus d’argent.

Mais comment a-t-on pu en arriver là ? Tout d’abord, il faut savoir que ce type d’aide est géré par la commission d’action sanitaire et sociale (ASS) de la CPAM, laquelle bénéficie d’un budget annuel, attribué par la caisse nationale, la CNAMTS. Or, la subvention de 507 000 euros qui avait été attribuée pour 2014 se trouvait déjà en deçà des besoins. «Nous avons un budget qui n’est pas du tout en adéquation avec notre département et qui est inférieur à celui de l’an dernier», précise la présidente de la commission ASS.

Après avoir constaté une «explosion de la précarité», le président et la direction de la CPAM se sont réunis au mois d’août car le nombre de dossiers à instruire avait augmenté de telle manière que la totalité du budget prévisionnel avait été dépensée alors même que l’année n’était pas terminée et que la CPAM n’avait touché que 80 % de la subvention. «En trois mois, la courbe est partie en flèche. Nous avons donc décidé de demander à la CNAMTS, de nous verser, dès le mois de septembre, les 20 % restants». Il avait même été envisagé de demander une somme complémentaire, comme cela avait déjà été le cas l’an dernier, où la CPAM avait touché 43 000 euros supplémentaires. Sauf qu’entre-temps, la caisse nationale avait décidé de rogner le budget et de ne verser que la moitié des 20 %, environ 50 000 euros. Une coupe budgétaire imprévue qui place la sécurité sociale des Ardennes dans une situation très délicate. «Si nous avions su dès le début que nous ne toucherions pas la somme prévue, nous nous serions organisés différemment. Les critères d’attribution des aides auraient été ajustés».

La conséquence de cette décision ne s’est pas faite attendre : depuis le mois de septembre, plus aucune aide ne peut être distribuée. «Sans réponse dans un délai d’un mois, les assurés devront considérer que leur demande a été rejetée».

Mais l’économie réalisée sur le budget de la commission va-t-elle réellement profiter à la sécurité sociale ? «Il y a un coût induit car, du fait que ces personnes ne vont pas pouvoir se soigner, leur santé va se dégrader et un jour ou l’autre, c’est la collectivité qui va le payer. Le retour sera beaucoup plus coûteux».

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