27 avril 2010 : Lohmann & Rauscher annonce la fermeture de l’usine de conditionnement de kits chirurgicaux Sodimédical de Plancy-l’Abbaye.
18 septembre 2012 : après de nombreuses procédures, le tribunal de Troyes prononce la liquidation judiciaire.
Ce lundi 29 septembre 2014, une trentaine de salariées de Sodimédical ont à nouveau rendez-vous aux prud’hommes face à Sodimédical et L&R.
Sans salaires, ni travail, pendant plus de onze mois. Le combat des 52 ex-Sodimédical était plus qu’un conflit social dans l’Aube : un feuilleton judiciaire. Car les salariés, dont seulement cinq hommes, n’ont pas accepté la fermeture de leur usine de conditionnement de kits chirurgicaux. Pendant plus d’un an, ils sont donc venus chaque jour à l’usine de Plancy-l’Abbaye alors que le travail était déjà parti en Chine et en Europe de l’Est.
Aujourd’hui, plus de quatre ans après l’annonce de la fermeture et deux ans après leurs dernières grandes actions (notamment une visite surprise au ministère de la Justice), le feuilleton n’est toujours pas terminé. Les salariés ont rendez-vous lundi pour une énième audience aux prud’hommes. Mais certains ont déjà laissé tomber.
Ils ont en effet accepté la transaction proposée par l’entreprise. On parle d’une somme entre 14 000 et 22 000 € bruts selon les postes et l’ancienneté. «On ne peut pas leur en vouloir, certains étaient fatigués moralement de ce combat qui ne finit jamais, d’autres avaient besoin d‘argent : chacun fait en fonction de sa situation».
Difficile de savoir combien exactement se retrouveront donc ce lundi face à Sodimédical et sa maison-mère allemande Lohmann & Rauscher. Ils étaient 43 à la dernière audience en février.
Car le début du chômage et la fin du piquet de grève ont éloigné les anciens collègues. Une dizaine ont pu prendre leur retraite, les autres tentent de refaire leur vie professionnelle.
«Ils nous ont relancés, on pouvait encore prendre le chèque jusqu’en juillet, mais s’ils nous reproposent de l’argent, c’est qu’ils ont peur de devoir payer plus aux prud’hommes, je ne lâcherai pas, je veux les voir condamner… Et payer ! Pour moi, ce n’est pas en acceptant le chèque qu’on tourne la page».
«Tant mieux pour eux s’ils touchent le pactole aux prud’hommes» disent ceux qui ont abandonné le combat. Ils affirment «ne pas regretter», et «être soulagés d’être passé à autre chose».
Dernière minute ; lausience est reportée au 15 décembre.