Les salariés baralbins du fabricant de matelas, banquettes, clic-clac et canapés, n’ont reçu que 80 % de leur salaire en juillet. Vendredi dernier, la plupart ont perçu les 20 % manquants. Une nouvelle positive qui ne suffit pas à rassurer des salariés encore dans le flou : «On ne sait pas à quelle sauce nous allons être mangés».
Le groupe d’ameublement, qui emploie 1 800 personnes en France, dont près de 500 à Bar-sur-Aube, est plombé par une dette colossale. Le moratoire négocié avec l’État sur les dettes fiscales et sociales a été revu à plusieurs reprises pour permettre à l’entreprise d’honorer ses engagements. Fin juin, la direction du groupe a demandé un nouvel étalement.
Sauf que mi-juillet, les versements promis n’étaient pas au rendez-vous. Au total, les dettes fiscales et sociales atteignent à ce jour environ 40 millions d’euros. La Commission des chefs de services financiers de Seine-et-Marne (le siège de Cauval est à Torcy), organisme qui accorde aux entreprises rencontrant des difficultés financières des délais de paiement, a donc révoqué l’échéancier et demandé un paiement immédiat.
Une décision dénoncée par la direction du groupe d’ameublement qui a contre-attaqué en saisissant le tribunal administratif de Melun. Ce dernier a cependant débouté la société. Dans son ordonnance rendu le 14 août, il considère que «Cauval a bénéficié d’un plan de règlement des dettes fiscales et sociales et de l’assurance chômage le 26 juin 2014. Cette décision précisait que le plan de règlement serait dénoncé en cas d’absence de paiement avant le 17 juillet d’une somme de 7 828 849 €». Les versements n’ayant pas été effectués, le plan a donc été logiquement supprimé.
«La décision du tribunal administratif a remis les compteurs à zéro. On entre maintenant dans une nouvelle négociation. Une partie de billard à trois bandes entre la commission des chefs de services financiers, le ministère du Redressement productif et Gilles Silberman». Le vice-PDG du groupe espère une nouvelle fois décrocher un accord pour rééchelonner ses dettes, en jouant sur la perte d’emplois en cas de refus des pouvoirs publics.
Un coup de poker déjà vu qui ne fonctionnera pas éternellement sans un geste de bonne volonté, autrement dit, un apport financier de la direction : «Nous en avons marre de racheter nos emplois tous les six mois. Il faut arrêter de prendre l’Urssaf pour une banque et d’escroquer l’État. Plus personne n’est dupe. De toute façon, même si l’État autorise à nouveau un rééchelonnement de la dette du groupe, cela ne réglera pas la situation de fonds. Le groupe est trop endetté. Si nos dirigeants fortunés, Gilbert Wahnich, Gilles Silberman et Franck Ullman veulent vraiment sauver l’entreprise et les emplois, ils n’ont qu’à mettre de l’argent sur la table», taclent plusieurs salariés baralbins adhérents de la CGT.
Les négociations actuellement en cours devraient connaître leur épilogue avant la fin de la semaine.