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14 juillet 2014 1 14 /07 /juillet /2014 08:38

Les rumeurs de suppressions de postes ont laissé place à un plan détaillé de réorganisation. Pour l’établissement public de santé mentale (EPSM) de l’Aube, dont le siège est situé à Brienne-le-Château, il s’agit de réaliser une économie de près d’un million d’euros chaque année. «En 2013, nous avons enregistré un déficit de 200 000 €, notre dotation de fonctionnement de la part de l’Assurance maladie baisse de 200 000 € et nous devons également faire face à une augmentation des cotisations retraite des salariés. Au total, cela représente 980 000 €», indique le directeur.

La direction a dévoilé un plan pluriannuel d’économies pour la période 2014-2018. Les premières mesures prendront effet dès cette année avec la fermeture du centre post-cure de Romilly-sur-Seine. Cet établissement spécialisé dans les soins de réadaptation psychosociale de neuf places emploie une dizaine de personnes. Créé en 1990 pour permettre aux patients d’être soignés au plus près de chez eux, ce service avait intégré des bâtiments neufs en 2006. «Le projet initial prévoyait un service de quinze lits. Pour des questions financières, il a ouvert avec neuf lits et une équipe soignante réduite. Mais les six lits supplémentaires n’ont, finalement, jamais ouvert. On ne peut atteindre le seuil optimal de fonctionnement. Il faut en tirer les leçons ; nous avons donc pris la décision de le fermer».

Le plan prévoit de ne pas remplacer 25 départs à la retraite et mutations. Le directeur évoque un gel des postes mais, pour les syndicats, il s’agit bien de suppressions d’emplois.

Autre mesure, le regroupement des services d’urgences psychiatriques avec les urgences de l’hôpital en 2017. Les syndicats craignent qu’à terme, la spécificité de la médecine psychiatrique soit diluée dans les urgences somatiques.

Enfin, la capacité d’hospitalisation des personnes âgées et le nombre de lits en hospitalisation en psychiatrie de longue durée seront réduits pour y intégrer les lits de la moyenne durée.

«Ces restructurations et ce plan d’économie ont été décidés sans aucune concertation avec les instances représentatives du personnel. Il s’agit d’un plan d’économie purement comptable qui ne prend pas en compte la qualité des soins et de la prise en charge. Nous travaillons sur l’humain, il faut des personnes formées et motivées», indiquent FO et la CGT.

Le directeur y voit quant à lui un virage qui va dans le sens de l’histoire. «Depuis les années 50, et la découverte des neuroleptiques, la psychiatrie s’oriente vers une prise en charge qui privilégie la socialisation. Donc avec de moins en moins d’hospitalisation complète. Aujourd’hui, les 200 lits d’hospitalisation mobilisent 60 % de notre budget tandis que les 3 000 malades suivis à l’extérieur en mobilisent 40 %. Nous voulons inverser ce ratio. Je comprends que le changement puisse faire peur, mais il faut se tourner vers l’avenir».

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