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27 juin 2014 5 27 /06 /juin /2014 21:57

Mauvaise surprise, hier, pour les huit salariés de HDM France. Créée il y a vingt ans, la société HDM France est une filiale du groupe HDM NV, siégeant à Peer, en Belgique. Distributeur de revêtements de sols et de lambris, l’entreprise marnaise avait de beaux jours devant elle jusqu’à ce qu’en 2011 elle ne perde le marché de Leroy-Merlin, l’un de ses plus gros clients. Depuis, les affaires vont mal.  

À peine la pause déjeuner était-elle écoulée que son gérant néerlandais, Cees Tempelaars, s’est invité inopinément dans les locaux de La Veuve, près de Châlons-en-Champagne, pour annoncer au personnel son intention de les pousser vers la sortie, sur le champ et sans préavis. Un coup de tonnerre pour ces employés médusés qui n’ont cependant pas cédé à la pression du dirigeant, tout droit débarqué des Pays-Bas avec, dans ses bagages, sa directrice financière, son affréteur et un commissaire aux comptes qui, eux, avaient fait le déplacement de Belgique.

«Cees Tempelaars nous a lu une lettre en français pour nous dire que les chiffres n’étaient pas bons. On comprenait un mot sur deux. Il nous a dit qu’il nous exemptait de travail, nous a demandé de rendre les clés et de partir sur-le-champ». Pour conclure, le patron néerlandais s’est contenté d’ajouter qu’un questionnaire à remettre sous six jours leur serait adressé, préalablement à un entretien.

Loin d’être dupes, les salariés de HDM n’ont donc pas bougé de leurs bureaux, bien décidés à être licenciés dans les règles du droit français. Et ils ont eu du flair.

Appelé par la direction, un serrurier s’est en effet présenté quelques instants plus tard pour changer les serrures de l’entreprise. Celui-ci a dû faire demi-tour. Commence alors un véritable bras de fer avec la direction, sous la surveillance de plusieurs gendarmes de la compagnie de Châlons, dépêchés sur place en cas de troubles à l’ordre public, jusqu’à ce qu’aux alentours de 17 heures ne parvienne, à son tour, un inspecteur du travail. Après trois heures de pourparlers, toutes les parties ont finalement trouvé un accord.

Un préavis de sept jours a en l’occurrence été notifié par écrit aux salariés dans l’attente d’un éventuel reclassement en Belgique, en Allemagne ou aux Pays-Bas. En cas de refus, ce sera le licenciement économique, comme le souhaite le personnel qui a décidé de venir au travail plutôt que d’encaisser le montant du préavis.

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