Le Secours catholique vient de publier son rapport annuel sur la pauvreté début novembre. En Champagne Ardenne, cela se décline de façon différente du reste de la France.
Le nombre de ménages (une personne seule ou vivant en couple) rencontrés est demeuré identique en 2012 par rapport à l'année précédente, 10 200 dans la région, dont 8 000 pour la Marne et les Ardennes. Les deux tiers sont venus pour la première fois au Secours catholique. Mais le nombre de couple avec enfants augmente passant de 25 % en 2008 à 28 % en 2012, cinq points de plus que nationalement.
La généralisation de la précarité, avec ses périodes de travail instable, se matérialise aussi dans les revenus. Il a augmenté de 100 € en quatre ans, passant de 499 à 599 € par personne, contre 497 € en moyenne pour la France. D'ailleurs, le taux de grande pauvreté est passé de 78 à 64 %, tombant sous le chiffre national (69 %).
Autre indicateur que la pauvreté touche de nouvelles catégories de la population, de moins en moins de personnes se rendant au Secours catholique dans notre région sont sans aucun revenu : 7 % contre 12 % en 2008 alors qu'elles sont encore 19 % à l'échelle de la France. Mais ce revenu ne suffit plus. D'ailleurs, 36 % des ménages rencontrés bénéficient de revenus du travail et d'aides sociales (28 % en 2008) contre 27 % seulement nationalement.
Autre signe que la pauvreté évolue dans la région, 91 % des personnes aidées par le Secours catholique disposent d'un logement stable (87 % en 2008) alors qu'ils ne sont que 76 % en France dans sa globalité. Quant à la nature des impayés auxquels ils doivent faire face, ceux sur le loyer baissent un peu (48 % contre 50 %) mais ceux concernant la facture énergétique (gaz, électricité..) explosent, passant de 25 à 44 % en quatre ans, au-dessus de la moyenne nationale (39 %). À l'inverse, les découverts bancaires demeurent stables à 12 %, moitié moins qu'en France (24 %).
La situation face à l'emploi des ménages rencontrés diffère grandement sur deux points dans la région. Le nombre de chômeurs indemnisés qui se rendent au Secours augmente, passant de 15 à 18 % des personnes accueillies contre 12 % en France. De plus, le nombre de personnes au foyer, sans statut professionnel, si elle reste stable entre 2008 et 2012, s'avère deux fois plus élevé que nationalement ; 16 % contre 8 %.
Si le nombre d'étrangers a progressé de 18 à 20 % en quatre ans, le nombre d'étrangers sans statut accordé est passé de 36 à 41 %, restant néanmoins sous la moyenne nationale (52 %). Les sans papiers et sans demande en attente restent d'ailleurs stables à 6 % contre 12 % en France.