Y aura-t-il un troisième centre de stockage des déchets radioactifs dans le Soulainois ? Pas de réponse définitive à ce jour mais les conditions sont connues. Techniques d’abord. Il faut que le sous-sol soit adapté. Politiques ensuite. Les élus du territoire devront donner leur accord.

Les premiers résultats des investigations géologiques sont attendus en début d’année prochaine. S’ils sont positifs et qu’ils se confirment par la suite, l’Andra se lancera dans la rédaction d’un projet industriel qui doit être remis en 2015. Ainsi l’État pourrait prendre une décision en 2016. Dix années seront encore nécessaires avant d’ouvrir ce centre.

Sauf qu’aujourd’hui, les élus du Soulainois n’ont pas donné leur accord pour l’implantation d’un centre qui accueillerait des déchets à faible activité et vie longue (FA-VL) et des déchets à très faible activité (TFA).

La communauté de communes de Soulaines a pour l’instant seulement donné son aval pour les investigations géologiques qui sont en cours. Avec deux conditions : «la mise en place d’une véritable structure de concertation» et un travail «sur les modalités d’accompagnement». Le montant de cet accompagnement économique n’est pas encore connu mais les élus se sont déjà mis d’accord sur sa répartition : 45 % pour la communauté de communes de Soulaines, 20 % pour le conseil général, 17 % pour le Briennois, le Chavangeois et le Barsuraubois, 13 % pour la ou les communes d’implantation et 5 % pour les territoires voisins haut-marnais.

10 % de la somme, qui est encore en cours de négociation, pourraient être versés en début d’année prochaine. Ces fonds doivent contribuer dès 2014 et 2015 à la réalisation de projets structurants pour le territoire et facilitant l’accueil des personnes actives (couverture internet, amélioration de l’habitat, infrastructures…). Concernant les 90 % restants, ils seront subordonnés à l’acceptation de l’implantation d’un troisième centre. De la même manière, les élus souhaitent que des engagements soient pris pour garantir des emplois à des demandeurs locaux et favoriser le recours à des entreprises locales.

Et la fiscalité ? Pendant la phase d’exploitation des centres de stockage, les recettes fiscales sont très importantes. Mais une fois entré dans la phase de surveillance, le centre de stockage ne génère quasiment plus aucune recette. «Rien n’est prévu. C’est ce qui se passe actuellement dans la Manche. On ne peut pas laisser un héritage avec un maximum de déchets et aucune retombée fiscale. Il faut un engagement au plus haut niveau de l’État sur la fiscalité. C’est de toute façon une des conditions de l’acceptation du troisième centre».

Ce troisième centre est prévu pour être actif durant une trentaine d’années ; les déchets qu’il contiendra resteront radioactifs durant plusieurs dizaines de milliers d’années.