Le piquet de grève n'est jamais déserté. Le jour, la nuit, il y a toujours des salariés postés devant l'usine de Spartech, située sur la zone industrielle de Donchery. Le roulement est celui des équipes de travail, en 5/8. La cinquantaine d'employés est presque entièrement mobilisée derrière l'intersyndicale FO-CGT-CFDT-CFTC.
Ils se battent d'abord pour l'emploi, et maintiennent leurs revendications. Dans un nouveau communiqué de presse, ils ajoutent que parmi les promesses non tenues, ne figurent pas «les parachutes dorés donnés aux dirigeants de Spartech (à hauteur de 11 millions de dollars pour cinq personnes)».
Ce qu'ils contestent le plus fermement, c'est le procédé. En effet, la direction du groupe américain aurait choisi le processus de plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) unilatéral parmi les deux proposés dans la nouvelle loi de sécurisation de l'emploi, en vigueur depuis peu. La manœuvre permet de valider les procédures de licenciement selon les conditions fixées par l'employeur, sans l'accord collectif des partenaires sociaux, et ce même si les syndicats majoritaires y sont opposés.
Or le projet de PSE présenté par Polyone est largement en dessous des attentes de l'intersyndicale. Au niveau national, la loi fait suite à un accord interprofessionnel signé par certains syndicats, pas par FO et la CGT. «On a peur d'être les cobayes de cette nouvelle loi».
La recherche d'un repreneur se poursuit, dans l'échéance qui prend fin dans un mois. D'après les représentants du personnel, quatre entreprises auraient manifesté la volonté de se porter candidates, sans présenter de projet concret.