Au point où ils en sont, les salariés de Sodimédical sont gagnés par la lassitude, depuis que leur combat pour obtenir justice, a commencé. Trente mois de procédures, d'espoirs et de fausses joies. Peut-être vendredi, auront-ils enfin gain de cause?
Ils demandent la suspension de la liquidation judiciaire prononcée par le tribunal de commerce de Troyes, le18 septembre dernier, et pour la quatrième fois en 18 mois.
Pendant l'audience de mercredi, le procureur général s'est rangé du côté de la juridiction consulaire de Troyes. Jusqu'ici, elle avait toujours été derrière les salariés. Là, elle a demandé à la cour d'appel de rejeter leur demande et donc de ne pas suspendre la liquidation judiciaire de Sodimédical.
Donc il faut liquider. Peu importe que Lohmann et Rauscher ne paie plus les salaires, prive les salariés de travail en l'envoyant en Chine ou ailleurs, peu importe qu'il soit condamné par deux fois à les payer et à leur donner ce travail, peu importe qu'il s'asseye encore sur les décisions de justice en jouant de toutes les ficelles possibles. Non peu importe, la Cour de cassation l'a dit : il faut liquider «peu importent les mobiles». Un arrêt de principe qui risque de devenir définitif, sauf si la cour d'appel de Reims tente la troisième voie, sauf si la cour d'appel de Paris, qui doit rejuger l'arrêt du 14 mars, entre en résistance.
Leur avocate a vivement réagit : "l'état de cessation de paiement qui ordonne la liquidation n'est pas subi par Sodimédical mais délibérément organisé par le groupe allemand qui veut se débarrasser de sa filiale" Ajoutant: "Si la cour ne suspend pas la liquidation, les ouvriers seront licenciés a minima, leurs salaires impayés seront versés par le fond de garantie des salaires alors que cette même cour d'appel a condamné la maison-mère allemande à payer leurs salaires sous astreintes".