Les représentants du personnel au comité d’entreprise de la société Sandvik (33 licenciements en cours), à Chauny, évoquent le compte rendu, lundi après-midi, de l’expertise sociale du cabinet Secafi, et surtout ce qu’ils ont pu retirer de la visite, vendredi, du PDG de la holding Sandvik France.
«Il est venu relancer les négociations qui étaient dans l’impasse, parler des conditions de reclassement et de la prime supra-légale...»
Les salariés ont appris que s’il y avait un repreneur potentiel, travaillant dans la mécanique, apportant son activité dans la finition de pièces détachées avec un contrat de 3 ans de fourniture exclusive de pièces, l’entreprise Sandvik était prête à déménager. «Avec ce désengagement annoncé sur l’immobilier, on voit que rien n’est pérenne pour ceux qui restent. On pense que c’est mort pour eux, du fait aussi d’un chiffre d’affaires décroissant sur l’activité restante des pièces détachées pour des machines anciennes en fonction en Europe ou en Afrique du Nord. Au fur et à mesure, ces machines disparaîtront…»
Le PDG de Sandvik France donne 5 à 6 ans de garantie pour la cellule restant à Chauny. «Il ne s’engage pas plus, et encore, rien n’est véritablement acté !»
Le carnet de commandes assure de l’activité jusque fin avril.
«Nous craignons que cela soit pour ceux qui restent exactement comme ce que nous avons vécu depuis 2008, où l’on voyait notre travail diminuer, nos machines n’étant délibérément pas mises en avant par la société. Nous n’étions plus qu’une roue de secours...»
L’expertise économique avait pointé les incohérences - pour ne pas dire le cynisme - d’un groupe, prompt à fermer une usine qui fait des bénéfices, dans une logique qui tend, dans la bouche des représentants du personnel, à «réserver 100 % de la production aux pays émergents, Chine, Inde ou l’Ukraine !»