La réunion de la commission mixte des exploitations agricoles de polyculture-élevage, de cultures spécialisées, des entreprises de travaux agricoles et ruraux, des coopératives d'utilisation du matériel agricole, des propriétaires forestiers sylviculteurs et des groupements d'employeurs de l'Aisne, avait une question à son ordre du jour particulièrement importante : la revalorisation des salaires à la suite de l'augmentation du SMIC au 1er juillet 2012.
Une réunion où d'entrée la délégation patronale ne voulait pas parler d'augmentation des salaires. La délégation CGT agriculture a rappelé : «Environ 80 % des salariés sont rémunérés au SMIC ou très proche, dans une profession où les compétences et disponibilités sont sans cesse exigées de la part du patronat. La CGT insiste pour que les négociations de salaire s'engagent après chaque revalorisation du SMIC afin de garantir un maintien du pouvoir d'achat. Cela serait un véritable dialogue social pour les salariés qui ont des fins de mois difficiles. Une augmentation au-dessus de 6 % serait nécessaire et propose un salaire minimum d'embauche à 1 850 € et une augmentation de 400 € tout de suite avec le maintien de l'écart conventionnel de 1 à 4».
Les autres organisations présentes FO et CFDT demandent, de leur côté, une augmentation de 4 %. Au terme d'une suspension de séance, la délégation patronale propose «une augmentation de 2 %». FO et CFDT se disent satisfaits et prennent en considération cette proposition, se déclarant signataires de l'accord.
«Pour la CGT c'est une nouvelle perte du pouvoir d'achat pour les salariés agricoles de l'Aisne avec toutes les augmentations subies (gaz, loyers, alimentation, carburant…). Les accords prévoyance et santé sont fortement déficitaires (...) Les seules solutions proposées sont une forte augmentation de la cotisation et une baisse des prestations. La CGT refuse que les salariés payent ces comportements inadmissibles. Nous demandons la réouverture d'une négociation d'un accord national de haut niveau et pérenne pour mutualiser la protection des salariés agricoles, ainsi que la prise en charge par les patrons de 60 % minimum de la cotisation. C'était la position de la CGT au moment de la mise en place des accords et nous savions déjà qu'il y aurait des problèmes d'équilibre de ces régimes».