Déception, dépit, frustration et colère sourde ont gagné la plupart des grévistes. Après quinze jours d’une grève menée nuit et jour en 3x8, les salariés qui voulaient «partir la tête haute» semblent bien fatigués. Les délégués syndicaux avaient pourtant lâché du lest en débloquant l’usine et en révisant à la baisse leur revendication : 30 000 € au lieu de 50 000 € de supra légale.
Vendredi, le directeur leur a proposé 26 000 €. «Soit on signe à 26 000 €, soit il va à la Direccte et décide tout seul. C’est du chantage. On se fait avoir quand on voit l’argent qu’ils ont. Mais on n’a pas le choix».
À contrecœur, les syndicats devraient donc signer ce jeudi l’accord. Le temps de régler quelques détails importants. Les primes pour la création d’entreprise (10 000 €) et la formation (8 000 €) semblent actées. Comme le maintien de la mutuelle pendant un minimum de 9 mois. Mais pour le reclassement, les syndicats veulent prolonger de deux mois le maintien des salaires fixé à 4 mois et 7 mois selon l’âge. Autre pierre d’achoppement, le paiement des quinze jours de grève : «Le directeur veut qu’on les prenne sur nos jours de congé ! C’est hors de question».