Les 80 ans de l'usine LU à Château-Thierry ont été célébrés dignement, il y a quelques mois. Mais quid de l'avenir du site maintenant ? C'est la question que se pose la CGT de l'entreprise.
Pour cette année, 2 650 tonnes de biscuits doivent être confectionnées. «Ce chiffre nous inquiète car pour être rentable le site ne doit pas faire en dessous de 3 000 tonnes. Le tonnage évolue mais plutôt à la baisse !»
«Nous avons deux grosses campagnes dans l'année, celle de Pâques et celle de Noël mais que fait-on entre les deux ? On vivote, on nous met en RTT, en formation. Heureusement, que des travaux sont programmés pendant six semaines sinon on aurait dû épuiser nos RTT jusqu'en juin 2013 !» A ce titre, les salariés affectés à la production ne travailleront pas. Ils pourront rester chez eux tout en étant payés. Pas de vacances forcées, ni de chômage partiel de prévu.
«Certes, il est prévu qu'on récupère trois produits cette année mais nous récupérons des produits en fin de vie faits ailleurs ! En plus, ce sont des lignes qui demandent peu de main-d'œuvre. Avant, on était fiers d'être une usine qui servait de maternité à de nouveaux produits maintenant Château-Thierry est devenu une maison de retraite pour les vieux produits !»
L'autre question, c'est le départ à la retraite d'une trentaine de salariés de l'usine (le site castel compte 140 personnes à ce jour) à partir de 2013/2014 : «Si on n'anticipe pas les remplacements, comment conserver nos savoir-faire ?»
Ils gardent aussi en mémoire une petite phrase d'un des dirigeants de Kraft Foods prononcé en mai 2010 lors d'une inauguration, lequel disait «que trois usines - Château-Thierry, Granville et Toulouse - étaient à risque parce que produisant trop peu !»