Le centre éducatif renforcé (CER) de Baybel à Mouzon accueille des jeunes délinquants multirécidivistes âgés de 14 à 17 ans. Le but est de leur permettre de repartir sur de bonnes bases.
Fugues, menace de grève de la faim, dégradations…
Trois des quatre organisations syndicales de Sauvegarde des Ardennes (association qui gère le centre) tirent la sonnette d’alarme et fustigent l’organisation dans l’établissement. «Il y a un problème de sous-effectif flagrant, nous avons des journées à rallonge. De plus, les éducateurs qui sont recrutés en CDD démissionnent les uns après les autres. Ils manquent d’expérience et subissent insultes et menaces de la part des jeunes. Ils démissionnent tous après quelques jours».
Autre source d’inquiétude pour le personnel : la santé des jeunes. Des problèmes comme la panne d’une chaudière obligeant les jeunes à se laver à l’eau froide ou l’absence de référent santé sont également évoqués. «Certains jeunes sont de confession musulmane et n’ont pas accès à de la viande halal ni à du poisson. Ils vont donc se nourrir de légumes durant cinq mois, ce n’est pas tolérable pour eux. Ils ont même envisagé une grève de la faim».
Selon les syndicats, le nombre d’arrêts maladie chez les membres du personnel est inquiétant et pourrait être l’une des causes de ces dysfonctionnements. «Les conditions de travail se sont fortement dégradées. La direction ne consulte plus les Instances représentatives du personnel (IRP). Nous réfléchissons d’ailleurs à entamer une action en justice pour délit d’entrave».