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2 octobre 2011 7 02 /10 /octobre /2011 10:05

Toutes les pantalonnades politiciennes se retrouvent dans le rapport entre le Réseau pour un avenir sans nucléaire et les manifestations du 15 octobre. Si les positions officielles du Réseau ne se différencient guère de celles des Verts dont nous avons parlées (rappelons que les Verts y sont plus que largement représentés) il s’y ajoute d’autres embrouilles qu’il nous faut évoquer.

En vue du sommet de Copenhague pour le climat en décembre 2009, Greenpeace (membre du réseau jusqu’en 2007) et le WWF lancent en mai 2009 un appel à Sarkozy qui introduit un sacré bémol dans la revendication d’arrêt du nucléaire. D’un seul coup c’est le réchauffement climatique et l’effet de serre qui passe au premier plan et finalement le nucléaire, de ce point de vue, est jugé plutôt positif. Si bien que l’on change son fusil d’épaule : pas de nouvelles centrales certes, mais prolongation de 10 à 20 ans de celles existantes. Ainsi le directeur général de Greenpeace pour la France, Pascal Husting déclare : "On éviterait ainsi de se lancer à corps perdu dans un renouvellement du parc qui compromettrait la mise en oeuvre de toute vraie solution face aux changements climatiques [...] En France, les bénéfices opérationnels issus de cette prolongation devraient être investis exclusivement dans le changement de notre modèle de production et de consommation de l’énergie." L’Appel est rejoint par la fondation Hulot, France nature environnement etc. Sous l'influence de son porte parole Stéphane Lhomme, le Réseau sortir du nucléaire, sollicité en juin pour rejoindre l'Ultimatum climatique, refuse de signer un texte sur le climat qui n'exclurait pas explicitement le recours au nucléaire. Mais en septembre, le directeur du réseau, Philippe Brousse, force la décision du C.A. est le réseau signe l'appel. Cela ouvre une crise au réseaux, les opposants dont le porte parole sont virés et à ce jour, le Réseau sortir du nucléaire reste signataire de l’appel «Ultimatum Climatique» et membre du Réseau Action-climat, même si son assemblée générale de juin 2010 à décidée son retrait de cet appel..

On comprend mieux avec ces exemples, le sens que prend l’opposition entre arrêt immédiat et toutes les autres propositions de sortie ou de non sortie.

Nous remarquons que les propositions de sortie «à terme», «différée», «progressives», oscillent allègrement entre des délais de dix ans, de vingt ans, de trente ans, pour faire le chemin inverse au fur et à mesure que les concurrents marquent des points. C’est que leurs propositions ne s’assortissent jamais de plan sérieux s’insérant dans leurs délais, il ne s’agit rien d’autre que d’un slogan politicien variant au fil du temps. Le mieux pour eux serait de dire… 50 ans car ainsi ils auraient pas mal de chance d’avoir eu raison, compte tenu qu’il y a fort à parier que d’ici-là les capitalistes auront tiré un trait sur la production électrique nucléaire, s’ils considèrent que ça ne dégage plus assez de plus-value face aux coûts «catastrophiques» que cela génère.

Extrait de Courant alternatif n° 213, octobre 2011

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