L'INSEE vient de publier un document "Observation sociale des territoires en Champagne Ardenne"
dont voici des extraits.
6ème région la plus pauvre
En 2009, 14,6 % de la population des ménages champardennais vit sous le seuil de pauvreté. Cette
proportion, supérieure d’un point à celle de France métropolitaine, place la région dans le premier quart des régions les plus défavorisées. En Champagne-Ardenne, les situations de pauvreté et de
précarité sont essentiellement liées aux évolutions du marché du travail. Deuxième région industrielle française par le poids des emplois, les restructurations de ce secteur, durant les dernières
décennies, ont particulièrement affecté les conditions de vie des Champardennais. La crise de 2008 a accentué les mutations industrielles contribuant à la dégradation de l’emploi. Le taux de
chômage localisé est ainsi passé de 7,7 % au 1er trimestre 2008 à 9,9 % au 4e trimestre 2009. Entre 2008 et 2009, le niveau de vie médian des ménages champardennais baisse et le taux de pauvreté
progresse de 0,7 point, soit la sixième plus forte augmentation parmi les 22 régions de France métropolitaine. Les difficultés du marché du travail touchent toutes les catégories de la société
champardennaise. La proportion d’enfants appartenant à une famille sans actif occupé est plus importante qu’au niveau national (11,5 % contre 9,5 %). De même, la part des jeunes non insérés (sans
emploi et qui ne suivent pas de formation) est plus élevée (19,7 % contre 16,2 %). Le taux d’emploi des séniors est plus faible (36,3 % contre 38,5 %) ainsi que celui des femmes (57,6 % contre
59,9 %). Enfin, la part de demandeurs d’emploi de longue durée est également plus forte dans la région
(5,9 % contre 5,5 %).
Les Ardennes
Le département des Ardennes est celui qui présente la plus grande fragilité. La précarité y est fortement
liée à l’emploi et à l’insertion sociale et professionnelle. Le sous-indicateur qui la mesure, situe les Ardennes au 5e rang des départements. Le taux de chômage est élevé (12,1 % contre 9,5 % en
France métropolitaine), et les femmes sont moins souvent actives (63,0 % contre 68,1 % en Métropole). Un jeune de 20 à 24 ans sur quatre est non diplômé contre un sur cinq en Métropole. La
part des jeunes de 18 à 25 ans qui n'ont pas d’emploi et ne sont ni étudiants, ni élèves, ni stagiaires est la plus importante des départements métropolitains (29,6 %).
Pour faire face aux difficultés, de nombreuses personnes bénéficient de différentes allocations. Le
sousindicateur lié aux aides sociales classe les Ardennes au 5e rang des départements où la population est la plus aidée. De fait, la part de chômeurs ayant épuisé leurs droits qui perçoivent
l’allocation de solidarité spécifique est la plus importante de Métropole (1,4 % contre 0,8 %), la part de population couverte par le RSA (allocataire, conjoint et personnes à charge) est de 9,8
% contre 6,3 % pour la France métropolitaine et les bénéficiaires de la couverture maladie universelle complémentaire (CMUC) sont aussi surreprésentés (9,5 % contre 6,0 %).
L'Aube
Moins fragile que les Ardennes, l’Aube n’est pas épargnée par les situations de précarité. C’est aussi dans
le domaine de l’insertion que le département aubois présente les plus grandes fragilités. Le taux de chômage est plus élevé qu’en France métropolitaine et les taux d’activité des femmes et des
hommes y sont plus faibles. La part des enfants vivant dans un ménage sans actif occupé est particulièrement importante (12,7 % contre 9,3 % en France métropolitaine). Pour cet indicateur, l’Aube
se situe au 12e rang des départements.
La fragilité auboise est aussi perceptible à travers le sous-indicateur lié aux aides sociales puisque le
département se situe au 28e rang des départements. De fait, la part de population couverte par le RSA (allocataire, conjoint et personnes à charge) est de 7,6 % et la part des bénéficiaires de la
CMUC est de 7,3 %, soient des proportions supérieures à celle du niveau national.
La Haute-Marne
L’indicateur multidimensionnel de fragilité sociale situe la Haute-Marne au 29e rang des départements
métropolitains. Le département occupe aussi cette place pour les sous-indicateurs liés à l’insertion sociale et professionnelle et aux aides sociales. La Haute-Marne se distingue par une grande
vulnérabilité des jeunes. La proportion de jeunes non insérés y est particulièrement importante : 25,0 % contre 19,1 % en France métropolitaine. Elle se particularise aussi par la part de
diplômés de l’enseignement supérieur la plus faible de tous les départements métropolitains (28,5 %).
Tout comme les Ardennes et l’Aube, le niveau de vie médian par unité de consommation des Haut-Marnais est
inférieur à celui de France métropolitaine (17 496 euros), le taux de pauvreté y est plus élevé (15,4 %) et la disparité de niveau de vie plus faible (4,2).
L’indicateur multidimensionnel de fragilité sociale situe l’Aube et la Haute-Marne à des rangs très proches
(26e et 29e). Même s’ils présentent des différences sur certains indicateurs simples comme le niveau de vie, le taux d’activité des femmes ou la part de diplômés de l’enseignement supérieur, ces
deux départements possèdent aussi des sous-indicateurs de pauvreté monétaire, d’insertion et d’aides sociales de rang sensiblement équivalent.
La Marne
La Marne est le département le plus épargné de la région. Relativement à l’indicateur multidimensionnel de
fragilité sociale, il se classe au 58e rang des 96 départements métropolitains. La plupart de ses indicateurs se situent dans la moyenne de France métropolitaine. Les taux de chômage (8,9 %), de
jeunes non insérés (18,8 %), de jeunes non diplômés (21,1 %) sont moins élevés. Par contre, les taux d’activité des femmes et des hommes se situent en dessous de ceux de France
métropolitaine.
Le niveau de vie est supérieur à celui de France métropolitaine et le taux de pauvreté y est inférieur. La
disparité des niveaux de vie, même si elle est moins importante qu’en France métropolitaine, est la plus élevée des départements champardennais.
A noter que l'Aisne se trouve au 13e rang
Si on descend au niveau des communautés de communes, on constate de fortes disparités. Dans les Ardennes, les deux com'com les plus touchées sont celles de Coeur d'Ardenne (Charleville) et du Pays sedanais. Dans la Marne, deux zones (qui suivent les contours des communautés de communes telles que proposées par le préfet en 2011) ressortent comme abritant une «précarité forte» : Reims et Vitry-le-François.