L'État a fini d'élaborer son plan régional de santé 2012-2016. Cet épais document de 395 pages, qui constitue la clé de voûte de l'organisation du système de santé en Champagne-Ardenne, a été soumis à l'approbation du conseil régional. Mais sans succès. Celui-ci a donné un avis négatif en séance plénière.
Dans ce plan régional de santé, l'Aube ne s'en sort pas trop mal. En faisant la synthèse du document, la vice-présidente du conseil régional en charge de la santé estime que ce plan comporte des menaces sur le devenir des plateaux chirurgicaux de Vitry-le-François (Marne), Chaumont (Haute-Marne) et Rethel (Ardennes). Ainsi que sur les maternités de Vitry-le-François (Marne) et Langres (Haute-Marne).
Toutefois, ce ne sont pas uniquement ces menaces qui ont motivé l'avis négatif du conseil régional. Son premier reproche réside dans le fait que ce plan ne règle pas le problème de financement des hôpitaux. En en présentant les grandes lignes, le directeur général de l'agence régionale de santé, il a été relevé qu'une majorité d'établissements de santé est en déficit dans la région. Seuls deux hôpitaux ne sont pas dans le rouge : le CHU de Reims et l'hôpital de Troyes. «Pour Reims, son retour à l'équilibre a été au prix de 250 suppressions de postes». Quant à l'hôpital de Troyes, les élus ont longtemps craint qu'il finisse l'année écoulée en perte. Cela n'a pas été finalement le cas. Mais qu'en sera-t-il cette année ?
Pour le conseil régional, la tarification à l'activité a mis tous les hôpitaux sous tension. «Hélas, ce plan ne dit pas pourquoi». Surtout, le conseil régional estime que ce plan marque «l'entrée du secteur marchand dans la partie et scelle la disparition du service public de santé dans l'hôpital.» Dans le document, les termes «hôpital public» et «clinique privée à but lucratif» sont le plus souvent remplacés par celui générique «d'établissement de santé». Ce qui signifie la disparition du service public hospitalier. «Il sera remplacé par des missions de service public auquel est associé de plein droit le secteur privé commercial», constate le conseil régional qui veut, lui, que l'hôpital public reste le pilier de l'accès aux soins.
Le plan régional de santé n'a été approuvé que par les élus de l'UMP et du Nouveau Centre.