Mercredi, les négociations avec la direction n'ont rien donné. Aussi plusieurs organisations syndicales - la CGT, la CFDT et Sud - du centre hospitalier de Laon ont-elles appelé à la grève toute la journée d'hier, de 6 heures à minuit.
Les revendications sont nombreuses et toucheraient une grande partie du personnel.Sud évoque par exemple les autorisations d'absence pour enfant malade. «Ce n'est pas un acquis en tant que tel mais cela fait partie des bonnes relations sociales. C'est une pratique bien établie dans la plupart des entreprises privées ou publiques. Depuis le début de l'année, elles sont systématiquement refusées par la direction même si le cadre de santé donne son accord, estimant que le travail est faisable avec l'effectif restant. Et puis l'hôpital n'est pas complètement perdant puisque les heures d'absence sont décomptées de la prime d'assiduité».
Autre pierre d'achoppement : les CDD, bien trop nombreux selon les responsables syndicaux. Ils représenteraient un quart de l'effectif total, soit 300 personnes sur les 1 200 employés de l'hôpital. «Un texte paru il y a quelques mois prévoit l'embauche de tous les salariés en contrat depuis au moins quatre ans, ce qui est le cas de beaucoup de monde ici».
Il y a aussi le dossier épineux des heures supplémentaires. «Nous les accumulons et elles ne sont ni payées, ni récupérées. Dans certains services, on dépasse parfois les 4 000 heures supplémentaires. L'une des conséquences directes des difficultés financières de l'hôpital est le non-renouvellement des CDD, ce qui ne fait qu'accroître le problème des heures supplémentaires. Ce n'est plus tenable !».
Par ailleurs, les syndicats continuent de dénoncer le manque de transparence de la direction quant à l'avenir du site. «Aujourd'hui, on fait payer aux agents une mauvaise gestion qui dure depuis dix ans, notamment à cause de l'instabilité de la direction», indiquent ceux qui se demandent bien quand ils vont intégrer les nouveaux bâtiments, et dans quelles conditions. «Avec cette extension, on va doubler notre superficie et donc les frais qui vont de paire. L'hôpital est déjà en déficit alors on se demande bien comment on va faire…»