Il est 10 h hier matin sur le parking de l'usine Vendeuvre-Sous-Vêtements, au bout de la zone industrielle Bellevue de Vendeuvre. Les salariés sortent des ateliers alors que des renforts de la CGT venus de Troyes, Bar-sur-Aube et d'ailleurs viennent gonfler les rangs. Une banderole est préparée à la hâte : «Zannier, liquidateur du Made in France», en référence au désengagement du plus gros client du sous-traitant de textile et aux promesses présidentielles.
Les 37 derniers salariés de l'usine font bloc. D'après l'agenda judiciaire, leur activité cessera dans moins de dix jours, le lundi 30 avril au soir. Pourtant, plusieurs irrégularités ont été constatées. Ainsi, l'entreprise préférerait fermer le 27 avril au soir. Afin de profiter du pont du 1er mai ?
Mais, plus grave, une anomalie lors du dernier comité d'entreprise (CE) du jeudi 12 avril dénoncée par la CGT. «La première réunion a été fixée à 14 h, la seconde à 14 h 30. Sandrine, la déléguée syndicale CGT, a reçu une convocation pour une réunion à 15 h . Il y a non seulement un délit d'entrave contre Sandrine mais il y a faux et usage de faux puisque l'heure de la convocation ne correspond pas aux heures des réunions et ces dites convocations ont été signées par la secrétaire du CE».
La CGT annonce qu'elle fera tout pour faire annuler la décision du CE. Contact a été pris avec la Direction du travail. Même si l'issue est sans surprise, pour les salariés, «c'est une question de principe».
En attendant, hier, les VSV - soutenus par SMS par les Sodimédical qui n'ont pu se déplacer - ont tenté de se faire entendre en bloquant pendant près d'une heure la D619 sur la traversée de Vendeuvre. Une manière de dénoncer une ultime fois le traitement qui leur a été infligé.