Le Centre d'hébergement et de réinsertion sociale (CHRS) les Primevères, dans le quartier Croix-Rouge est depuis trente ans un service dédié surtout aux femmes seules ou avec des enfants, et aide à sortir de la violence conjugale.
Après avoir rêvé d'un centre idéal en 2008 suite à un audit, les salariés sont tombés de haut depuis un mois : le poste de directeur a été supprimé, et trois postes de contractuels ne seront pas reconduits au 31 décembre. Notamment un gardien de nuit, ce qui remet en cause la possibilité de tenir une permanence 24 heures sur 24, mais aussi un agent d'accueil et un travailleur social.
"On est là 24 heures sur 24". Plus en 2012, avec 11 salariés seulement et un veilleur de nuit en moins, ce sera impossible.
C'est l'Etat qui finance les Primevères, mais c'est le CCAS de Reims qui, depuis 1979, gère le CHRS. D'abord rue des Moissons, le centre a déménagé «provisoirement» à Croix-Rouge. Ce provisoire va devenir définitif, car personne, malgré quelques promesses, ne l'a pris en compte lors de l'Anru (rénovation urbaine). Comme personne n'avait pensé à négocier les loyers des 17 appartements (dont 7 sécurisés) auprès de l'organisme logeur !
Les appartements ne sont pas entretenus, et se dégradent rapidement. Pourtant, l'organisme logeur est certain de toucher des loyers payés par l'Etat, au total 840 000 euros depuis 2004 !
Le déficit s'est creusé depuis quelques années. Il se monte aujourd'hui à 97 000 euros. Pire : le budget 2012 part avec un déficit de 25 000 euros !
Quand au centre idéal rêvé par les salariés de ce CHRS, le Chat Noir dans son numéro 23 de janvier 2010 dénonçait certaines pratiques relevant plus du flicage et du contrôle social...