L'étude de l'Insee sur «L'observation sociale des territoires» relève que 14,6 % de la population régionale vit sous le seuil de pauvreté. En 2009, le niveau de vie médian (par unité de consommation) était de 19 100 euros en France métropolitaine, contre 18 300 euros en Champagne-Ardenne.
Cette étude base l'analyse des indicateurs sociaux selon 81 établissements publics de coopération intercommunale (EPCI). Dans la catégorie la plus défavorisée, figurent trois territoires urbains et densément peuplés : Cœur d'Ardenne, le Pays sedanais et le Grand Troyes. Plus d'un enfant sur quatre vit dans un ménage à bas revenu - et même sur trois dans Cœur d'Ardenne -, alors qu'une personne sur dix chez les 15 à 64 ans est bénéficiaire des minima sociaux. Le second groupe englobe des EPCI du nord des Ardennes, de l'Aube et de la Haute-Marne, ainsi que du sud-est de la Marne. On y trouve une plus forte présence de ménages d'ouvriers ou d'employés. Dans d'autres EPCI situés en grande partie en Haute-Marne et dans les Ardennes, c'est le manque de structures d'accueil pour personnes âgées qui crée les conditions d'une plus grande précarité.
L'Insee apporte une explication claire et nette à ce décrochage : les restructurations dans l'industrie, au cœur même de la deuxième région industrielle française. «La crise de 2008 a accentué les mutations industrielles contribuant à la dégradation de l'emploi. Le taux de chômage localisé est ainsi passé de 7,7 % au 1er trimestre 2008 à 9,9 %».