Devant les transports Meunier, les salariés avaient sorti les banderoles, le brasero et les palettes. Signes d'un conflit évident.
Les 35 chauffeurs mobilisés (sur les 38 que compte l'entreprise) veulent être payés pour les heures qu'ils font. La direction ne veut plus payer les heures majorées à 50 % au-delà de la 186e heure dans le mois. Une décision prise notamment suite au placement en redressement judiciaire de la société cet été.
«Mais, déjà avant, elle cherchait à éviter les heures supplémentaires. On nous a fait deux propositions, la première consistant d'accepter de travailler 230 à 240 heures par mois en étant payés 205 heures, sachant que, si on souhaite prendre une journée, on perd déjà 7 à 8 heures. La seconde serait de travailler trois semaines sur quatre, ce qui équivaudrait à une baisse de salaire en moyenne de 600 euros par mois.»
Une dizaine de salariés auraient quitté l'entreprise ces derniers temps. «Cela ressemble à une stratégie. Nous, on n'est pas décidé à se laisser faire. Quitte à ne pas être payés une semaine, on a décidé de l'être tous, en faisant grève la semaine prochaine, si rien ne bouge, sachant qu'en septembre, le système de travailler trois semaines sur quatre a déjà été mis en place, contre l'avis des salariés.»
Les salariés se disent prêts à aller aux Prud'hommes, au cas par cas, pour ceux qui ne seraient pas payées des heures majorées à 25 % entre la 152e heure et la 186e.