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29 décembre 2011 4 29 /12 /décembre /2011 12:58
Le projet Bioénergie Val de Meuse, visant à transformer des déchets de papeterie pour en faire un combustible servant à produire de la chaleur transformée en électricité, brûlerait 250 000 tonnes de papiers pour produire un nouveau combustible Apic. Cet Apic sera brûlé pour produire de l'électricité. C’est un projet givetois présenté courant 2010 par le groupement d'intérêt économique GIE Pointe EnR (créé le 1er janvier 2008 et dont l’activité déclaré est Conseil pour les affaires et autres conseils de gestion) et présenté comme «L'usine Biomasse», mais qualifié par ses opposants comme un incinérateur.

Dans une réunion publique le 17 novembre, on apprend que l'entreprise, dont le dossier est soumis actuellement à enquête publique, est bel et bien un incinérateur. Il n'existe pas d'autres termes possibles dans la nomenclature des installations classées. La chef de l'unité territoriale Ardennes de la Dreal a déclaré : «Le ministère n'a jamais considéré l'Apic comme de la biomasse. L'Apic ne peut être considéré que comme co-combustible à partir de la biomasse». Elle a indiqué en outre que le service des installations classées considère ce projet comme un incinérateur. En effet, pour la Dreal, on ne peut être à la fois une «chaudière biomasse» et un «incinérateur».

Le porteur de projet déclarait alors : «Je n'ai jamais dit que l'APIC, c'était de la biomasse, puisqu'il y a du plastique dedans. Le plastique ce n'est pas de la biomasse». Et pourtant, il n'était pas aussi clair lorsqu'il a écrit sur le forum de Givet du 5 mars 2010 : «À l'issue de ces différents procédés, il restera 167 960 tonnes environ en moyenne d'un combustible solide dénommé APIC, composé principalement de biomasse (biomasse définie conforme à la loi-programme du 13 juillet 2005, art. 29)».

Dans la dernière réunion publique "officielle" dans le cadre de l’enquête publique le 29 novembre, outre les questions posées sur la confidentialité du plan d'approvisionnement, des rejets de cadmium et autres métaux lourds rejetés dans l’atmosphère, le problème des filtres, de l’emploi (une trentaine de postes directs sont évoqués), vint la question qui tue : Que faire pour valoriser la chaleur produite au sein de l'usine ? Comme le projet se veut écolo, la réponse de l’administrateur du GIE Pointe EnR ne le fut pas moins : un projet de culture de «produits issus de l'agriculture biologique» !

L’opposition à ce projet est de plus en plus vive, tant dans la pointe que chez les voisins belges. Le conseil municipal de Chooz vient de voter contre ce projet, le ministre de l’environnement wallon vient de faire savoir au préfet des Ardennes (c’est lui au final qui va délivrer ou non l’autorisation) qu’il  souhaite que «ce type d'exploitation ne puisse être autorisé s'il existe des doutes raisonnables quant aux conséquences environnementales. Or à l'analyse du dossier, ces doutes sont présents !».

Pour rappel, l’usine se trouverait dans le Parc National Régional des Ardennes (tout comme la centrale de Chooz) dont le label vient d’être délivré par l’Etat !

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