La société Toreador France détient le permis exclusif de recherches d'huiles de schiste sur le Bassin parisien. L'autorisation a été délivrée en septembre 2009 par le ministère de l'Écologie pour une durée de 5 ans. Le périmètre de recherches s'étale sur 779 km2 autour de Château-Thierry. Le permis de recherche dit «de Château-Thierry» s'étend de Meaux à Montmirail en passant par le Sud de l'Aisne.
En adoptant la loi sur les gaz de schiste, le 30 juin dernier, la France est devenue le premier pays au monde à interdire la technique de la fracturation hydraulique employée dans la recherche et l'exploitation du gaz de schiste. Mais l'absence de définition, dans la loi, du procédé de la fracturation hydraulique ouvre la brèche à de nombreuses interprétations et rend le texte fragile et attaquable.
Dès que la loi sera publiée au Journal Officiel, les sociétés détentrices de ces précieux permis auront deux mois pour transmettre leur rapport. Ce document devra préciser les techniques employées ou envisagées dans le cadre de la prospection ou de l'exploitation. Si le recours à la technique de la fracturation hydraulique y est mentionné, les permis pourront être abrogés.
«Nous confirmons que nous ne mettrons pas en œuvre cette technique [de la fracturation hydraulique] sur nos permis», assure le PDG de Toreador. «Malgré la nouvelle loi, nous restons persuadés que les ressources pétrolières du Bassin parisien peuvent engendrer des emplois, accroître le développement économique local et générer d'importants revenus pour l'Etat».
La fracturation hydraulique combinée à celle des forages horizontaux a récemment rendu accessible des ressources autrefois soit inaccessibles, soit qui n'auraient été exploitables qu'à des coûts exorbitants et avec lenteur. Et on connaît les dégâts que cela a entraînés au Canada et aux Etats-Unis.
Toreador confirme «sa volonté de poursuivre le développement des ressources de ce bassin».
Comme on le voit ici, une loi ne résout rien. L’économique prime avant tout.
Nous devons être conscients que, malheureusement, mêmes si nous faisons reculer les multinationales de l’énergie et le gouvernement dans les régions concernées par le gaz de schiste, nous ne résoudrons pas pour autant le problème du besoin croissant d’énergie et la recherche effrénée de ressources énergétiques nécessaires aux bon déroulement de ce système industriel.
Dès le début, la question des ressources énergétiques a été un facteur crucial pour le développement du capitalisme. Ce système économique, basé sur la recherche du profit, ne peut en effet s’accroître sans «carburant». Sans énergie : pas de transports, pas d’extraction de matières premières à grande échelle, pas de machines pour les transformer ; sans machines : pas de production de marchandises, et pas de profit.