La crise, l'augmentation des loyers et l'explosion du nombre de cas de surendettement expliquent une forte hausse, ces dernières années, du nombre d'expulsions locatives. En 2012, selon la Confédération nationale du logement, «plus de 100.000 familles sont potentiellement expulsables».
Après quatre mois de trêve hivernale (du 1er novembre au 15 mars), durant laquelle les locataires ne peuvent être expulsés, la date du 16 mars est synonyme de menace pour de nombreux foyers pauvres.
Selon les chiffres de la Fondation Abbé Pierre, en 2010, 58.739 commandements de quitter les lieux ont été ordonnés (11.000 de plus qu'il y a dix ans). Les expulsions par la force publique ont quant à elles bondi de 10 % en un an (11.670 contre 10.597 en 2009).
Dans le département des Ardennes, 622 foyers ont fait l'objet d'une «enquête sociale» en 2011, selon la terminologie et les chiffres de la préfecture. Sur ces 622 cas, la force publique a été réquisitionnée 62 fois. Elle a procédé, dans les faits, à «six expulsions».
La préfecture précise que «pour chacune de ces situations, des solutions sociales sont recherchées» et que pour les foyers expulsés, «il y a toujours une recherche d'hébergement».
Ces enquêtes comptent trois niveaux : l'assignation en paiement et expulsion, le commandement de quitter les lieux, enfin la réquisition de la force publique. Elles sont menées conjointement par les bailleurs, les huissiers, le conseil général, les mairies, l'Adil, l'Udaf, la CAF, la police et la gendarmerie.