Mercredi, les ex-Nexans et Essex de Chauny passaient en appel au tribunal d’Amiens, pour les licenciements abusifs de 2008 et 2009 (après une victoire aux Prud’hommes) et le préjudice anxiété lié au sujet de la reconnaissance de site amianté.
Tous ceux qui montaient dans les cars hier matin place Bouzier savaient que la journée ne serait qu’une étape, avant d’autres : «On sait d’ores et déjà qu’on ira en cassation, à Paris, quel que soit le résultat !»
Les examens médicaux, réalisés afin de faire reconnaître le site comme amianté, révèlent chez certains des prémices de maladie. «Sur 156 dossiers, 78 ont obtenu un certificat d’exposition à l’amiante. Sur les 79 qui ont passé un scanner, 8 ont été reconnus en maladie professionnelle par la CPAM, 55 ont des plaques pleurales, des nodules ou des ganglions. Deux sont décédés. C’est une réalité». Une réalité qui pourrait être confirmée demain par le rapport de l’inspecteur du travail délivré au ministère. La cour n’a cependant pas accordé le complément du dossier par cette future pièce. «C’est plutôt positif, cela veut dire que le reste est suffisant».
Le jugement sera rendu le 2 juillet.
«Depuis mon licenciement d’Essex, en juin 2009, j’ai travaillé... 6 jours - des vendanges ! 252 lettres à des entreprises, 38 réponses... et 6 jours de boulot. Avec mes 36 ans d’ancienneté dans la poche je touche 16,10 euros par jour d’allocation spécifique de solidarité...»
«J’ai travaillé 4 ans à l’étamage des fils de cuivre, sur les fours en fusion. Tous les 2 ans j’ai un scanner des poumons à faire... La vie aujourd’hui ? Un jour du boulot, un jour sans. Tiens, je sors tout juste de pôle emploi...»
«J'ai trouvé du travail sur Compiègne, dans une fonderie d’aluminium, un mois après, mais en perdant 40 % de mon salaire et avec les trajets quotidiens à effectuer. J’ai des nodules qui ont été détectés aux poumons...»
«C’est important de le soutenir. Ce qui s’est passé, c’est honteux ! Il touche aujourd’hui 490 euros de RSA par mois...»