Euro Cargo Rail. Le plus gros opérateur privé de fret, revendique 15 % de ce marché en France. Six ans seulement après l'ouverture, à la concurrence, de ce secteur toujours dominé par la SNCF.
Filiale de la Deutsche Bahn depuis deux ans, Euro Cargo Rail dépendait initialement d'EWS, opérateur britannique, avant de devenir une filiale de Canadia National. La société a été créée dès l'année de l'ouverture à la concurrence.
A Fagnières, où s'est installé le siège régional Grand-Est depuis le mois de juin 2010, Euro Cargo Rail emploie 55 personnes, dont une quarantaine à l'agence et gère aussi 140 personnes réparties sur les agences de Nancy, Forbach, et Saint-Louis.
Six ans de présence à Châlons, trois grèves, une de deux jours, une de cinq. A chacun de ces mouvements de grogne, la direction a lâché du lest. En lâchera-t-elle encore à la suite de celui qui, durant 24 heures, a rassemblé une trentaine de conducteurs d'Euro Cargo Rail (une douzaine de personnes étaient venus de Moselle) ?
Les conducteurs revendiquent leur mal-être et leurs griefs envers la direction régionale Grand est : «On nous méprise. Un mépris à tous les niveaux de leur quotidien. Notre direction prend le maximum de la convention collective et nous donne le minimum. Elle ne respecte pas le code du travail, se moque de nos conditions de boulot, de nos vies de famille, de notre santé».
Ce n'est pas un grief à l'encontre de la direction : c'est une multitude. Comme les planifications des tableaux de service, le non respect des repos compensateurs, les manques de reconnaissance.
«En fait, plus on leur en donne plus ils nous en prennent . On a un travail à mi-temps, c'est-à-dire 12 heures sur 24 !». Remarquer l'humour.