Il a beau avoir des diplômes en serrurerie-métallerie, impossible de trouver un emploi dans sa branche.
Depuis six ans maintenant, il multiplie les contrats auprès d'agences de travail temporaire, dans l'Aisne, la Marne et même la région parisienne. «Je fais des missions comme cariste et
préparateur de commandes».
Il découvre chaque jour un peu plus la précarité de sa situation. «En tant qu'intérimaire, on est la roue
de secours parfaite», il pointe le «chantage à l'emploi» dont les intérimaires sont l'objet : «On se tait ou…»
Les raisons de ne pas se taire sont, selon lui, pourtant nombreuses. «On nous promet des missions de trois mois qui n'arrivent pas, ou alors on nous fait venir pour nous faire repartir au bout de trois heures». Il relève aussi les astuces trouvées par certaines entreprises pour ne pas être obligées de se mettre en conformité avec le code du travail. «Normalement, après 18 mois passés dans une même entreprise en intérim, on peut être embauché. À Reims, par exemple, j'ai travaillé dans une entreprise où j'étais sur le même poste mais où ça changeait sur le contrat de travail». Il évoque encore les «grosses incohérences sur les fiches de paie», dont une - presque surréaliste - reçue avec le chiffre «0» dans la case «net à payer»…
Plus anecdotique, mais pas moins révélateur, l'attribution de tickets restaurants est prévue dans le contrat, avec une participation de 50 % à la charge de l'intérimaire qui est directement retirée du salaire. «Le problème, c'est qu'il faut réclamer sans cesse pour récupérer ces tickets restaurants».
En février 2013, le nombre d'intérimaires en équivalents-emplois à temps plein s'établissait à 575 200 en France, un chiffre en hausse de 2,5 % sur un mois mais en baisse de 8,3 % sur un an.