L'annonce fut soudaine et abrupte pour les salariés d'une entreprise de transport et de livraison de meubles de Charleville-Mézières. Aujourd'hui, deux mois après avoir été sans ménagement remercié, l'indignation demeure pour les dix employés de DGD Charleville qui a brutalement mis la clé sous la porte le 29 mars dernier.
Les responsables de l'entreprise, annoncent leur départ pour voir des clients à Reims… puis quelques heures après avouent une tout autre destination : le tribunal de commerce de Sedan. Le soir même, l'entreprise est liquidée. Les salariés laissés dans l'ignorance jusqu'alors de la situation de l'entreprise - en cessation de paiement depuis trois mois - sont mis au pied du mur.
Désormais au choc s'ajoute aujourd'hui l'inquiétude. «On est totalement bloqués. Depuis plus d'un mois nous n'avons rien perçu de ce qui nous est dû : à savoir le solde de nos congés payés, les indemnités de licenciement et de fin de contrat». Le liquidateur judiciaire s'est néanmoins engagé à leur faire parvenir au plus vite les montants. Explication du retard : le cumul des jours fériés aurait ralenti la procédure.
Par ailleurs, en vertu des conditions particulières de cette mise en liquidation judiciaire, une procédure aux prud'hommes est engagée à l'encontre de la société pour licenciement abusif et banqueroute accompagnée d'une action au pénal pour banqueroute et travail dissimulé.