SOMMAIRE
EDITO PAGE 3
LUTTE DES CLASSES
PAGE 4-6 Suppressions de postes à la Redoute : les «Redoutables» ne se laissent pas faire
PAGE 7-8 Victoire après 18 jours de grève dans le nettoyage à la gare d’Austerlitz à Paris !
PAGE 9 La police charge à l’intérieur de l’hôpital psychiatrique de Caen !
MOUVEMENT SOCIAL
PAGE 10-11 Expulsions des centres d’hébergement d’urgence à Caen
(ou ailleurs): une situation loin d’être réglée
RÉSISTANCES AUX GRANDS TRAVAUX INUTILES
PAGE 12-13 Bilan de la manifestation à Nantes
PAGE 14 Appel à mobilisation, occupation, réoccupation et actions décentralisées contre le barrage de Sivens
LUTTES CONTRE LES TECHNOSCIENCES
PAGE 15 Minatec, ni à Caen ni ailleurs
BIG BROTHER PAGE 16
CLIMAT POLITIQUE
PAGE 18-19 Pénaliser les clients ?
NOTRE HISTOIRE
PAGE 20-21 Faut-il une origine au 8 mars ?
URBANISME
PAGE 22-24 La politique de la ville entre spatialisme et localisme
DIVERS PAGE 25
INTERNATIONAL
PAGE 26-27 Suisse et "immigration de masse"
PAGE 28-31 Situation en Ukraine
L’ÉCONOMIE EN BRÈVES PAGE 32
EDITO
Le cirque électoral est reparti pour 3 mois. Si l’on en juge par le nombre de prétendants, leur «démocratie» se porte bien. Mais la bonne santé va s’arrêter là car la participation ne risque pas de battre des records dans les quartiers des villes où la population vit en dessous du seuil de pauvreté. Quand on passe son temps et toute son énergie à tenter de survivre, de pôle emploi au CCAS en passant par les associations caritatives pour manger et se vêtir, on a d’autres préoccupations…
Ces élections municipales sont pourtant d’une autre teneur que les présidentielles et les législatives. Les enjeux ne sont pas les mêmes dans un village que dans une ville. Rappelons pour les naïfs, qu’un conseil municipal, même paré de bonnes intentions (sociales, écologistes, …), est placé sous la tutelle du Préfet qui peut à tout moment casser toute décision qui irait à l’encontre des intérêts supérieurs de l’Etat et même démissionner tout élu «farfelu».
Il ne faut plus rêver à un quelconque municipalisme alternatif à quelque niveau que ce soit.
Quant aux grandes villes, les bobos de Paris et de Lille devraient permettre à Anne Hidalgo et à Martine Aubry de limiter la casse pour le P.S.. Pour Lyon, la Gauche au pouvoir étant depuis belle lurette une seconde Droite efficace, devrait poursuivre sa route. Quant au reste des grandes et moyennes villes, le parti au pouvoir va prendre des claques car il devrait être sanctionné par les votants, non pas sur un quelconque bilan de son action municipale, mais en réaction contre le pouvoir actuel. C’est ainsi que pour prévenir ce type de comportement électoral, certains maires du Parti Socialiste gomme complètement leur étiquette politicienne. Sur Reims, et ce n’est qu’un exemple, dans aucun tract, aucune affiche ou profession de foi, vous ne verrez le sigle PS accolé à la maire sortante ! Si l’on prend toujours le cas de Reims, mais on peut retrouver ce phénomène dans d’autres villes, la Maire sortante ne peut avoir un espoir de gagner (et encore…) que si le Front National parvient à être présent au second tour. On devine les enjeux … et les magouilles. Cette situation ne sera clarifiée que lorsque la Droite sera suffisamment décomplexée pour faire alliance avec le F.N. afin de gérer les affaires de l’Etat. Mais nous n’en sommes pas encore là !
Quittons ce cirque inintéressant au possible, pour signaler tout de même que l’antifascisme de salon va servir de rabatteur pour le Parti Socialiste au pouvoir. Classique ! Rappelons que le «socialiste» Mitterrand s’est fait ré-élire en 1988 grâce à la montée du Front National…
Comme nous le savons, toutes ces problématiques politiciennes seraient balayées si un mouvement social d’ampleur naissait. Depuis déjà 40 ans, les luttes sociales sont des luttes défensives afin de préserver les acquis sociaux des périodes précédentes. Ces luttes ont toujours lieu actuellement (et c’est heureux !) car le Capital continue de casser les secteurs qu’il juge non rentables. De ces luttes, l’emploi n’a jamais été préservé malgré les discours ouvriéristes et l’intensité des conflits de classe. Evidemment, le salarié veut se vendre car il n’a pas le choix et si le Capital ne veut plus de cette main d’œuvre, c’est la catastrophe pour les prolétaires et leurs familles. Par contre, les seules choses qui ont été arrachées au Capital ce sont les indemnités de départ. Il est à noter que dans la casse de la sidérurgie, pour prendre un exemple, dans les années 80, les revendications de maintien de l’outil de travail étaient centrales et ce n’est qu’en dernier recours (sauf cas exceptionnel) que les licenciés se battaient pour une indemnité conséquente. Maintenant, même quand une usine de renom ferme ou licencie (comme la Redoute à Roubaix), les salariés pensent immédiatement aux montants des indemnités de licenciement ou de départ volontaire. Ces luttes de classes ne peuvent que frapper le Capital à la caisse mais pas le mettre en difficulté car ses centres d’intérêts (et de dividendes…) se sont déplacés. D’autant plus que ces communautés ouvrières-prolétaires se dissolvent et s’atomisent. Il ne peut plus y avoir de construction ou de maintien d’un rapport de force de classe dans les centres de production abandonnés par le capital. Ces luttes se tournent naturellement en direction des pouvoirs publics sommés de prendre position, de faire des propositions afin de faire plier le patronat. Cela s’accompagne toujours de démarches juridiques où les salariés sont dépossédés de leur pouvoir par des cabinets d’avocats spécialisés dans le droit du travail. Progressivement, la lutte des classes se dissout.
Alors que faut-il espérer et surtout que peut-on faire pour que cette situation change ? On dit souvent que l’extension de la précarité, les conditions de travail de plus en plus dégradées, font penser à un retour au 19ème siècle-début du 20ème dans les pays développés. C’est vrai mais pas totalement car aujourd’hui s’ajoute la technologie pour surveiller nos faits et gestes, dans la rue mais aussi sur nos lieux d’exploitation. Le prolétariat d’aujourd’hui et de demain a des combats de classe à mener sur les conditions de travail, sur les contrats de travail, contre la surveillance et le contrôle social… et évidemment sur les salaires. Dans ce numéro de C.A., nous avons relaté une victoire de ce prolétariat sous traitant de la SNCF à la gare d’Austerlitz à Paris. Bien sûr, la victoire d’aujourd’hui peut déboucher sur une défaite demain, mais néanmoins, gagner ne peut que donner la pêche pour les combats futurs.
Il y a trop longtemps que nous perdons, les capitalistes possèdent l’initiative car ils ont une perspective globale alors que nous avons d’énormes difficultés à lutter pour la préservation de nos acquis et surtout à surmonter les frontières nationales. Hé oui, les patrons délocalisent aujourd’hui mais là où ils le font des luttes de classes naissent ! Il est grand temps d’internationaliser nos combats car ce qui se passe aux quatre coins du globe nous concerne ici et doit nous apporter le terreau de nos combats futurs !
OCL Reims, le 20 février 2014
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