Charlie Bauer naît dans le quartier de l’Estaque à Marseille, fils d’ouvriers juifs, communistes staliniens et résistants.
Adhérent des Jeunesses communistes, il rompt avec celles-ci au moment du vote par le PCF de crédits militaires pour la guerre d'Algérie. Il déserte l’appel sous les drapeaux, rejoint le FLN, tente de gêner les actions de l’armée française.
Il est arrêté et condamné à plusieurs reprises pour des vols, qu’il considère comme une «pratique politique» (entre autre : pillages de containers pour alimenter le FLN algérien).
Durant son incarcération au quartier de haute sécurité de la prison de la Santé dans les années 70, il rencontre Jacques Mesrine (qui fut pourtant parachutiste pendant la guerre d’Algérie).
Charlie Bauer a passé vingt-cinq ans de sa vie en prison, dont neuf en Quartier de haute sécurité.
Lors son séjour en prison, il passe deux licences universitaires, en psychologie et en philosophie, et un doctorat d’anthropologie sociale.
Farouche opposant des prisons et des QHS Charlie Bauer deviendra un défenseur acharné des droits des prisonniers, en luttant notamment pour qu’ils aient droit à la télévision dans les cellules et puissent avoir accès aux livres et aux journaux.
Libéré en 1988, Charlie Bauer rédige deux ans plus tard une autobiographie, Fractures d'une vie.
Charlie Bauer nous a quittés ce dimanche 7 août 2011. Au combattant pour l'émancipation, au critique du "bureaucratisme" qu'il a toujours dénoncé avec véhémence et clairvoyance, notamment dans la dénonciation du stalinisme et de toutes ces dérives à peine voilées qui aujourd'hui perdurent, nous lui disons : adieu camarade.