Aux côtés des salariés d'Ethicon et de Vivéo, elles seront cinq de l'usine de Plancy-l'Abbaye cet après-midi à manifester devant le palais de justice de Paris. Pour les salariés de Sodimédical, l'audience de la chambre sociale de la Cour de cassation s'annonce cruciale.
Les juges de la Cour de cassation examinent en effet l'affaire Vivéo, une entreprise dont le plan social a été annulé pour les mêmes motifs. Comme ce fut le cas pour Sodimédical, cet éditeur français de logiciels bancaires a vu son plan social de 64 licenciements annulé par le tribunal de grande instance, une décision confirmée par la cour d'appel de Paris. Les juges ont là aussi constaté l'absence de motif économique en soulignant notamment que Vivéo appartient à un groupe suisse à la santé florissante.
Les juges de la Cour de cassation suivront-ils le même raisonnement ? S'ils confirment les jugements précédents, ce serait une petite révolution dans le droit social français, même si la jurisprudence a déjà durci sensiblement les conditions des licenciements économiques.
Le verdict est attendu dans moins d'un mois. Si la Cour de cassation rejette le pourvoi, ce serait l'assurance d'une nouvelle victoire pour les Sodimédical. Toujours sans salaires depuis cinq mois, les Sodimédical poursuivent inlassablement leur campagne de collecte. Elles reçoivent ce matin dans leur usine les salariés de Petitjean, prêts à les aider afin de solliciter les comités d'entreprises. «On a collecté plus de 3 000 € grâce aux dons des associations, des particuliers, des communes… Mais cela ne suffira pas pour tenir jusqu'au 23 mai.»