L’Inde, c’est un sous-continent, peuplé de près d’un milliard quatre cent millions habitants. Il y a 600 millions de familles paysannes. La population de l'agglomération de Delhi s'élève à 36 millions d’habitants .
Narendra Modi, premier ministre, péniblement élu à la tête d’une coalition conservatrice en 2014, dans la sidération générale, décide de privatiser tout, de la défense aux écoles, en passant par la santé et les transports. Avec un temps de retard, les grèves s’étendent dans le pays, métier par métier, Etat par Etat, sans trouver de réponse. Les femmes et les paysans imposent aux directions syndicales un appel à la grève générale le 26 novembre. Et c’est de là que tout est parti.
Depuis deux mois, ils sont des centaines, des milliers et, maintenant, un million à avoir afflué aux portes de la capitale indienne. Ils se sont organisés pour tenir ce siège. Des quartiers de fortune se sont érigés, signe de la détermination des manifestants qui ne veulent pas tout perdre en un seul affrontement.
26 janvier 2021, jour de fête nationale en Inde, alors qu’un défilé militaire se déroule au même moment sous la houlette du régime conservateur, un million de paysans, rejoints par des ouvriers et des personnels du secteur électrique, salués par la foule, manifestent dans la capitale.
Entretien avec Jacques Chastaing (militant du syndicat Info’Com-CGT, un des acteurs en France ces dernières années, de l’effort général de coordination et de réflexion des partisans de l’auto-organisation)