La lutte que mènent actuellement les cheminots est décisive. Non en regard de la défense d’un “Service Public” qu’on ne nous vendra pas pour ce qu’il n’est pas et n’a jamais été, mais parce qu’aucun travailleur, quel que soit son patron ne peut accepter l’aggravation de ses conditions d’exploitation. En cela, la lutte à la SNCF est notre lutte à toutes et à tous.
Quant au fameux “Service Public”, hier pilier de la réorganisation de la production capitaliste, il est aujourd’hui le champion toutes catégories dans la déréglementation de l’embauche et la diffusion de la précarité au travail. Les travailleurs et la population en générale, n’ont jamais eu aucun pouvoir, ni de contrôle sur l’organisation, le fonctionnement et la finalité des dits “Services Publics”. Qui parmi vous a eu son mot à dire sur le choix de l’énergie nucléaire, par exemple ? Aujourd’hui, les étudiants se mobilisent contre la sélection à l’entrée de l’Université ; là encore, il est primordial qu’ils fassent plier l’Etat, mais de tous temps, la sélection et le tri social ont été la mission première de l’Education Nationale. Le voyage en train n’est plus un mode de transport populaire depuis des lustres, hormis lorsqu’il s’agit de nous traîner au turbin et l’hôpital public n’a jamais traité sa clientèle sur un pied d’égalité, ni hier, ni aujourd’hui.
Evidemment, la situation dans l’ensemble de ces secteurs n’a cessé de se dégrader. Comme dans n’importe quelle PME pourrie, le travail y est subi, il y est source de douleur, d’exploitation accrue. Alors, ce n’est certainement pas en ravivant, comme le font certains, de vieilles rengaines “nationales étatistes” que l’on déjouera les pièges de la division qui laissent les mains libres aux patrons et à l’Etat. Pour les surmonter, il est indispensable de nous reconnaître entre nous. Nous qui n’appartenons ni à Good-year, ni à Findus, ni à la SNCF ou à EDF, mais bien à la même classe de ceux qui doivent se vendre pour vivre au quotidien, sans savoir de quoi demain sera fait. Il en va de notre propre devenir : retrouvons nous et agissons !