De Bure à la loi Travail
Nous ne sommes pas les poubelles du Capital! Rencontrons-nous, .organisons-nous.
Nous vous parlons depuis Bure, où depuis près de 25 ans de nombreuses personnes résistent à l'implantation d'une méga-poubèlle nucléaire et la transformation du territoire en désert social. Depuis quelques années, plusieurs dizaines de personnes se sont installées dans les villages alentours pour renforcer le combat. Nous occupons une forêt pour bloquer les travaux, retapons des maisons dans les villages, cultivons des terres agricoles, participons à la vie culturelle locale, avec tous-tes les habitant-es qui refusent la mort de leur territoire.
Ce que nous ressentons, depuis Bure, ce sont les contradictions d'un modèle de développement arrivé à bout de souffle. D'un côté, les villages déserts, les maisons en ruine, des agriculteurs sans cesse moins nombreux, les usines qui ferment les unes après les autres, et autant de drames humains ... De l'autre, une nucléarisation du territoire sous couvert de promesses d'emploi et de subventions massives - Cigeo à Bure, EDF à Velaines, SOCODEI à Saint-Dizier, etc. Les chiffres sont sans appel : en 20 ans, malgré des centaines de millions d'euros distribués, à peine 500 emplois ont été créés, Le ratio investissement/emploi se situe entre 400 000 et 1,2 M d'euros. Cette mono-industrie est une arnaque qui promet de faire revivre le tissus économique local mais en approfondit la destruction et la dépendance.
À Velaines, les salariés de SODETA ont tenté de reprendre leur usine en SCOP depuis deux ans, mais aucun financement conséquent ne les a accompagné. Le nucléaire finance une machine-outil par-ci, une maison de retraite par-là, mais sûrement pas l'auto-organisation des travailleurs et travailleuses. Depuis l'usine a fermé, et EDF s'apprête à racheter le bâtiment vide : la boucle est bouclée.
Le projet CIGEO à Bure, comme la loi travail XXL sont les deux facettes d'un même système capitaliste qui transforme en déchet tout ce qui s'oppose à sa marche forcée. Le capitalisme version Macron ne s'embarrasse plus d'aucune médiation et sacrifie, à coup de bottes, de matraques, de procès, de loi scélérates, des millions de vie sur l'autel du profit. «En Marche», ou crève. «Ceux qui ne sont rien», pour Macron, c'est nous tous-tes: qui luttons contre le patronat dans la. rue à Bar-le-Duc et partout en France, qui luttons pour défendre la paysannerie, qui luttons et s'installons à Bure pour qu'un territoire vive.
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À Chooz, dans les Ardennes, en 1980, les sidérurgistes en lutte de Vireux s'étaient alliés aux antinucléaires pour affirmer leur volonté de vivre au pays. Aujourd'hui, à Nantes, les habitant-e-s de Notre-Dame-des-Landes et les travailleurs-euses de la CGT Vinci, Aéroport Grand Ouest, Nantes Métropole, etc., font front commun contre le projet d'aéroport, et commencent à prendre la rue ensemble lors des luttes sociales. Idem à Rennes et dans d'autres villes. Face à l'offensive générale qui nous est faite, il est temps de dépasser la méfiance mutuelle. Partout, rencontrons-nous directement, au-delà des étiquettes, apprenons à nous connaître pour relier nos vies et nos luttes face au rouleau compresseur qui s'annonce dans les temps à venir !
À très bientôt,
Quelques habitant-e-s de Bure et des environs.
Nos vies, nos activités, nos territoires ne sont pas les poubelles du capitalisme !
Contact : bureloitravail@riseup.net