Les travailleurs de l’usine Nobel Automotive de Vitry-le-François étaient en grève depuis le 19 juillet contre le plan de licenciement annoncé début mai de 120 personnes sur les 277 que compte l’entreprise et ont bloqué tous les accès au site. Ils votaient la grève générale le 21 juillet. Une décision prise suite à l’annonce par la direction de la suppression de 120 postes (60 cette année .et le reste avant fin2018). Depuis le rachat en 2007 par le groupe turc Orhan, les effectifs n’ont cessé de fondre. Ils sont passés de 700 personnes, intérimaires compris, à 277, du fait du non-remplacement des départs en retraite, du licenciement des intérimaires et d’un premier plan dit social en 2014. Lors de ce dernier, la mobilisation des travailleurs était parvenue à réduire le nombre de suppressions de postes de 96 à 40, en exigeant de la direction le maintien de l’activité.
Ce sous-traitant automobile, dont les donneurs d’ordres sont PSA et Renault qui affichent une santé financière au beau fixe, a d’ailleurs réalisé 2,3 millions d’euros de bénéfice l’an dernier. Quant au carnet de commandes, il est plein, avec notamment des commandes pour les modèles haut de gamme de Peugeot que sont les 3008 et 5008. La direction voudrait imposer de venir travailler le samedi et remettre en cause les congés face à la forte demande de pièces. Un comble : demander de venir travailler plus, alors que dans le même temps le groupe veut licencier !
Les ouvriers en grève se battaient en premier lieu pour le maintien des emplois, et ensuite pour des indemnités supra-légales de sept mois de salaire et 1 000 euros supplémentaires par année d’ancienneté, avec un congé de reclassement, payé à 100 % du salaire net, de 18 mois pour les plus de 45 ans et de 13 mois pour les autres. Ce sont ces mêmes conditions qu’ils avaient obtenues lors du précédent plan social de licenciements.
Après une semaine de grève, ils ont repris le travail. Des avancées ont été obtenues par l’intersyndicale mais la direction n’a pas cédé sur les principales revendications. Quatre-vingt-onze salariés seront licenciés au lieu de 120. L'intersyndicale a aussi obtenu des congés de reclassement et des primes supra-légales pour les partants. Neuf mois de salaires et 1 000 euros par année d'ancienneté.