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21 octobre 2016 5 21 /10 /octobre /2016 09:23
EDF prie pour que l’hiver soit doux

Avant l'été, sur les 58 réacteurs nucléaires français (dans 19 centrales), 18 ont en effet été identifiés comme pouvant présenter des anomalies dans le forgeage de générateurs de vapeur. La centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin) a dû arrêter le 13 juin son réacteur n° 2 (jusqu’au printemps 2017) pour procéder à des contrôles sur un générateur de vapeur, après la découverte d'anomalies à l'usine du Creusot d'Areva. Sur les 18 réacteurs concernés par la mise en garde de l’ASN, six ont pu redémarrer après inspection. Sept autres (Bugey 4, Civaux 2, Dampierre 3, Gravelines 2, Saint-Laurent-des-Eaux B1 et Tricastin 1 et 3) sont en cours d’inspection et en attente de redémarrage. Les cinq réacteurs supplémentaires pour lesquels l’ASN vient de prescrire une accélération des contrôles porteraient à douze le nombre de «tranches» à l’arrêt. «Ces douze réacteurs sont équipés de générateurs de vapeur forgés au Japon, sur lesquels de premières analyses font état de concentrations en carbone plus élevées que sur les autres».

Ségolène Royal demande le 10 octobre à Jean-Bernard Lévy «d'anticiper d'éventuelles demandes de l'ASN conduisant à des indisponibilités supplémentaires de certains réacteurs». Ce qui ne manque pas d'arriver huit jours plus tard. Au moment où la lettre est écrite, les cinq restants (Fessenheim 1, Tricastin 2 et 4, Gravelines 4 et Civaux 1) tournent encore normalement.

EDF a annoncé ce vendredi qu'il allait étaler jusqu'à la mi-janvier la fermeture temporaire de cinq réacteurs nucléaires en France demandée par l'Autorité de sûreté nucléaire pour des vérifications sur des équipements clés présentant une teneur en carbone excessive.

Pour éviter la répercussion de ces fermetures sur le marché de gros et "des effets spéculatifs", EDF a également demandé au gouvernement de prendre "toutes les mesures nécessaires", jusqu'à "la suspension temporaire du dispositif" qui oblige EDF à revendre à ses concurrents une partie de son électricité nucléaire.

Douze réacteurs nucléaires en moins, c'est une perte de 11 000 MW qui oblige RTE (filiale d’EDF qui gère les lignes à très haute tension  -THT-) à tirer sur d'autres ressources, qui ne sont pas illimitées : le renouvelable (éolien et solaire) et l'hydraulique (rivières, barrages, usines marémotrices). Mais également des importations en provenance d'Allemagne, de Suisse, d'Italie, d'Espagne et de Grande-Bretagne (pour une capacité maximale de 12 000 MW). 1oC de température en moins représente 2 400 MW d'électricité consommée en plus.

Actuellement, 21 réacteurs (sur un total de 58) sont arrêtés pour une maintenance ordinaire (10), des incidents (4) ou une vérification des Générateurs de Vapeur  (7).

Ces indisponibilités ont déjà conduit à "une hausse brutale" des prix de gros de l'électricité depuis mi-septembre, selon la Commission de régulation de l'énergie (CRE), alors que l'atome produit environ trois quarts de l'électricité en France. 

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