La mesure des pesticides a été réalisée tous les 3 jours, du 12 mai au 31 août 2015, sur 2 sites ruraux dans la montagne de Reims, à proximité de ruches domestiques. 30 substances ont été recherchées dans les prélèvements journaliers dont le Clothianidine (Poncho), l’Imidaclopride (Gaucho) et le Thiamethoxam (Cruiser), substances supposées avoir un effet sur l’activité des abeilles.
Au total, 14 substances communes aux 2 sites de mesures ont été quantifiées au cours de la campagne de mesures. Parmi celles-ci, 3 ont été mesurées avec une concentration maximale journalière supérieure à 1 ng/m3 sur les 2 sites de mesures : le chlorothalonil, la fenpropidine et le folpel. 4 autres molécules avec une concentration maximale journalière supérieure à 1 ng/m3 sont également mesurées sur le site «Maison du Parc» : le prosulfocarbe, pyriméthanil, la spiroxamine et la dimethenamide (-p). Enfin, l’oxadiazon a été quantifié uniquement sur le site de Jonchery
Le lindane, substance interdite d’utilisation a été quantifié sur les 2 sites avec des teneurs journalières inférieures à 1 ng/m3. Celui-ci est régulièrement retrouvé sur la plupart des sites investigués depuis 2001, dont l’origine reste inconnue à ce jour.
Les 3 insecticides, Clothianidine (Poncho), Imidaclopride (Gaucho) et Thiamethoxam (Cruiser), spécifiques à la problématique «abeille», n’ont pas été détectés.
3 fongicides (folpel, fenpropidine et chlorothalonil) représentent entre 60 % et 68 % de la concentration totale de substances actives selon le site de mesure au cours de la campagne. Les substances actives majoritaires sont liées principalement à la lutte contre l’oïdium et la rouille jaune. La concentration totale la plus élevée en pesticide a été constatée le 2 juillet sur les 2 sites. La pression du mildiou a été plutôt faible cette année, d’où la faible quantification de substances spécifique à cette maladie.
Le site de la Maison du Parc semble plus influencé par les traitements compte tenu de l’évolution de la charge totale journalière de substances actives. En outre, les substances spécifiques à la vigne sont retrouvées à des teneurs plus importantes sur ce site, en raison du taux d’occupation du vignoble plus important autour de ce site. Les indices phyto ont été les plus élevés le 2/07 sur les 2 sites. L’évolution de l’indice est globalement corrélée à la charge totale journalière en substance active.
Les apiculteurs amateurs n’ont pas relevé d’anomalies sur les colonies d’abeilles durant la période de mesure. Néanmoins, il pourrait être intéressant de renouveler l’étude car l’année 2015 a été une année à faible pression mildiou compte tenu de la faible pluviométrie. En outre, il serait intéressant d’étudier plusieurs facteurs concomitants qui peuvent jouer sur la santé de la colonie tels que les agressions chimiques, microbiologiques, le parasitisme, l’insuffisance des ressources alimentaires, …
Sources : ATMO Champagne Ardenne