Le maire de Monthermé souligne depuis plusieurs semaines les problèmes posés par les oies bernaches venues du Canada et installées sur les rives de la Meuse : beaucoup de déjections et même quelques agressions de la part des volatiles.
Un défenseur de la cause des oiseaux a passé deux jours à Monthermé, pour analyser le problème. «Il faut limiter les bernaches. Une commune ne peut pas vivre avec 85 spécimens». Mais l’argument des fientes est fallacieux. «Ce sont des herbivores. Leurs déjections sont composées de 90 % d’herbe. Ce sont un peu comme des tondeuses à gazon».
Plusieurs communes étaient prêtes à accueillir les oies de Monthermé, tout comme un refuge animalier du Calvados. Le problème est que les oies bernaches sont inscrites en France sur la liste des espèces nuisibles depuis 2010. Il est par conséquent interdit de les déplacer sur le territoire.
L'espèce étant aussi inscrite sur la liste des espèces dont la chasse est autorisée (et étant régulièrement chassée), la mairie de Monthermé a choisi une solution radicale : tuer les oiseaux devenues trop nombreuses et impossible à déplacer. Un choix autorisé par le préfet qui a signé un arrêté dans ce sens le 13 juillet, à condition que la mise à mort ait lieu de nuit.
Lors de la réunion tenue mardi 19 juillet, le maire avait annoncé la couleur à la dizaine de personnes venues défendre ces oies du bord de Meuse, trop nombreuses dans la commune. «Je ne fais pas cela de gaîté de coeur mais il faut trouver une solution».
Avant même la signature de l'arrêté préfectoral, plusieurs associations de défense des animaux se sont opposées au choix de la mise à mort.
Une grande partie des oies a été tuée dans la soirée du 26 juillet vers 23 heures, au niveau du barrage, là où elles se regroupaient la nuit. Trois personnes ont circulé sur la voie verte à bord d’un 4x4. Une fois arrêtées, elles ont attiré les oies puis tiré des coups de feu avec une arme dotée d’un silencieux. Une quinzaine d'oies bernaches seraient encore présentes à Monthermé, dont certaines touchées par les tirs. Certaines semblent ne plus pouvoir voler.
Choquée par la mise à mort des oies, l'une des associations a rendu publiques les coordonnées du maire de Monthermé qui se dit désormais harcelé par les lettres et les coups de téléphone. Il a porté plainte.
Pourquoi les terroristes bernaches sont-elles venues foutre la merde à Monthermé, au rique d'y laisser des plumes ? Le maire de Monthermé va-t-il déclarer la guerre au Canada ou remplacer ses tondeuses par des bernaches ?