Alors que le bras de fer se poursuit en haut lieu sur l’autorisation ou non de manifester jeudi prochain, des salariés d’Erdf (Enedis) ont souhaité montrer que la mobilisation persiste dans l’Aube contre le projet de loi travail. «On n’est pas là pour embêter les usagers, mais pour montrer que le mouvement se poursuit. Les lignes sont alimentées par des groupes, et tout sera remis sous tension en fin de journée. Il n’y a pas de casseur ici», précise l’un d’eux, alors qu’un préavis de grève de la CGT énergie est toujours en cours jusqu’au 31 juillet. Des actions ponctuelles de ce type pourraient se multiplier selon la CGT-énergie. «Aujourd’hui il y a la colère contre la loi El Kohmri, mais c’est aussi une réponse à la provocation du gouvernement qui parle de faire interdire les manifestations. C’est une atteinte inacceptable à un droit fondamental».
Autre point de friction avec la direction de l’entreprise : le passage à un nouveau logo pour Erdf qui est devenu Enedis. «C’est près de 300 millions qui ont été dépensés pour ça. On a reçu les vêtements d’Erdf avec le nouveau logo, le lendemain du jour où on a appris qu’on allait devenir Enedis.D’ailleurs sur le chantier, on est tous habillé et véhiculé avec les anciens logos d’Erdf. Mais le problème c’est qu’au moment même où elle dépense ces 300 millions, l’entreprise a décidé une politique d’austérité qui fait des dégâts considérables dans le service auprès des usagers. Sur ce chantier, nous avons des intervenants qui viennent de Bar-sur-Aube et de Troyes. Il faut coupler les secteurs, car les effectifs sont insuffisants. Et ce sont des conditions qui vont encore se dégrader, avec la remise en cause des heures supplémentaires et des conditions d’astreinte par la loi travail».