Ce ne sont pas moins de 88 salariés qui pourraient devoir quitter le site de Reims de Valeo d’ici deux ans. Depuis quelques semaines déjà, le représentant syndical de Force ouvrière craignait pour les emplois de près de 70 personnes. La menace s’est précisée hier : Valeo s’apprêterait mettre en place un dispositif de «départs volontaires».
Ce mercredi 1er juin, un comité d’entreprise prendra place pour informer les quelque 460 employés rémois de Valeo. Ce sera également l’occasion de présenter un plan de réorganisation.
Les syndicats dénoncent le jeu de «communication» qui serait mené par la direction. En présentant les départs comme fondés sur la base du volontariat, un plan de sauvegarde de l’emploi est évité. Pour le secrétaire de la section Force ouvrière, «la direction a une stratégie de communication autour de ces renvois, qui camoufle la réalité, essayant de faire oublier qu’il s’agit de licenciements secs». Certains postes seraient plus particulièrement visés par les départs volontaires. «Des postes visés ne sont occupés que par une personne, donc le système du volontariat est un mensonge».
Sur les 88 emplois sur la sellette, 39 concernent des ouvriers, 18 des cadres et des ingénieurs et 28 des départs à la retraite qui ne seraient pas remplacés. Pour motiver la libération des postes, Valeo miserait sur une prime «très peu élevée».
Selon les informations du délégué syndical, ces départs sont motivés par une logique de délocalisation. Pour assurer sa compétitivité, l’entreprise se délocalise progressivement vers des sites en Pologne, où la main-d’œuvre coûte moins cher. «Valeo se porte très bien, de même que le marché».
Du côté du service communication de Valeo, «nous démentons l’existence d’un projet de licenciements. C’est faux». Tout en ajoutant que plus d’informations pourront être données à la suite du comité d’aujourd’hui.
FO émet des réserves quant à une réaction des employés. Lorsque la question de la grève est évoquée, il répond que «peu de salariés seront volontaires, tout du moins, pas dans la foulée».
Les différentes mesures pourraient débuter au cours du dernier trimestre de l’année.
Valeo Reims employait encore plus de 1 000 salariés en 2006 avant la suppression de 294 postes dont 233 pour les personnels de production et 61 pour les structures.