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4 mai 2016 3 04 /05 /mai /2016 11:27
Les «anomalies» d’AREVA concernent-elles les centrales de la région ?

A la suite de la détection d’une anomalie sur la cuve de l’EPR de Flamanville, AREVA a engagé en avril 2015, à l’incitation de l’ASN, une revue de la qualité de la fabrication dans son usine de Creusot Forge. Ses conclusions ont été transmises à l’ASN en octobre 2015. L’ASN demande alors une analyse complémentaire.

Le 25 avril 2016, AREVA informe l’ASN des premiers résultats de cette analyse complémentaire. Selon l’Autorité de sûreté nucléaire et Areva, environ 400 dossiers de fabrication sont concernés par des «incohérences», sur environ 10 000 dossiers de fabrication audités sur une période remontant à une cinquantaine d’années. Tous les types de composants fabriqués chez Creusot Forge, qu’ils appartiennent à l’îlot nucléaire (viroles de générateurs de vapeur, éléments de cuve…), à l’îlot conventionnel (rotors de turbine) ou à des applications non nucléaires, sont concernés. Une grosse moitié des dysfonctionnements concernerait des pièces nucléaires, dont une cinquantaine seraient en service sur le parc électronucléaire français.

Selon le quotidien économique Les Echos, citant une source anonyme, lors d’essais réalisés par des opérateurs sur des pièces métalliques (avec des «résultats sur l’analyse chimique de coulée, les paramètres de forgeage, l’historique de traitement thermique, les résultats des essais mécaniques»), «en cas de valeur obtenue dans le haut de la norme requise, les procès-verbaux de certains dossiers de fabrication auraient été modifiés, avec un procès -verbal “officiel” retenant une valeur “moyenne” dans le rapport de fin de fabrication».

«Je ne peux pas l’exclure. On a des procès-verbaux contradictoires. Soit il y a eu des essais complémentaires qui ne sont pas tracés, et il faut qu’on ait la conviction qu’ils existent. Sinon, il faudra en tirer les conséquences. Nous avons souhaité communiquer parce que c’est inacceptable mais nous sommes encore en train de chercher.», a indiqué Philippe Knoche, le directeur général d’Areva à ce quotidien.

L’Autorité de sûreté nucléaire a donné quinze jours à Areva pour évaluer l’impact de ces «anomalies» sur la sûreté des pièces fournies à ses clients. Le comité technique mis en place par Areva, avec EDF, estime pour l’instant que «l’intégrité mécanique des pièces» n’est pas mise en cause par la découverte des «anomalies». Les pratiques auraient cessé entre 2010 et 2012, quand les coordinateurs qualité ont été rattachés à la direction qualité, et non plus à la direction technique.

Les premiers résultats des tests menés par Areva sur les pièces produites dans son usine du Creusot (Saône-et-Loire) sont «bons», selon la ministre de l’environnement, Ségolène Royal. Ils montreraient en effet que les anomalies pointées par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) concernent seulement les documents de contrôle et non les pièces elles-mêmes. (Interview sur RTL le 04 mai 2016).

Les résultats complets de l’audit seraient disponibles «fin mai». Ils pourraient sévèrement compliquer la restructuration d’Areva NP, la division Réacteurs d’Areva qui doit être reprise par EDF et à laquelle appartient Creusot Forge, en faisant peser une lourde hypothèque sur la valeur d’Areva NP.

Face aux difficultés financières, Areva a prévu de supprimer environ 6 000 emplois dans le monde, dont quelque 60 sur les 270 salariés de son usine Creusot Forge. En visite sur place le 02 mai 2016, Emmanuel Macron a rappelé l’importance du projet d’EPR anglais à Hinkley Point pour l’emploi local : «Le projet Hinkley Point est un projet essentiel pour cette usine et je suis aussi venu redire l’attachement du gouvernement à ce projet sans lequel il y aurait sinon des centaines de licenciements sur le site du Creusot»..

Les centrales de Chooz, Nogent, Cattenom, Fessenheim sont-elles impactées par les «anomalies» d'AREVA ?

Arrêt immédiat du nucléaire !

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