La France a interdit en 2011 le recours à la fracturation hydraulique, réputée polluante, pour explorer les ressources de notre sous-sol en gaz et huiles de schiste. Mardi, la ministre de l’Environnement a dit vouloir «examiner juridiquement» l’interdiction d’importer en France cet hydrocarbure controversé.
Depuis le boom du gaz de schiste à la fin des années 2000, le continent américain, très gros consommateur d'énergies fossiles, se réservait en effet l'intégralité de sa production. Mais les volumes puisés dans son sous-sol sont tels que les Américains commencent désormais à inonder le marché mondial. Le 15 mars, une première cargaison de 85 millions de mètres cubes de gaz de schiste en provenance de la Louisiane est ainsi arrivée sous forme de gaz naturel liquéfié (GNL) au Brésil. Un mois plus tard, c'était au tour de l'Europe de bénéficier des premières livraisons. Le 26 avril, le « Creole Spirit », affrété par le groupe gazier texan Cheniere Energy, a débarqué dans un port du sud du Portugal. Dans ses cuves, l'équivalent d'une semaine de consommation du pays.
La France veut, elle aussi, avoir sa part du gâteau. L'an dernier, les deux grands énergéticiens nationaux, EDF et Engie, ont signé une série de contrats avec Cheniere. Et, pour EDF, les premières livraisons dans l'Hexagone pourraient avoir lieu dès le mois de juin, grâce à d'importants travaux réalisés dans son terminal méthanier de Dunkerque (Nord).
Dix permis de recherches d’hydrocarbures conventionnels ont été octroyés dans l’Aisne (1), la Marne (8) et les Ardennes (1). Ce dernier couvre 1176 km2 ! Une trentaine de demandes de permis sont à l’instruction dont une vingtaine dans la Marne et huit dans l’Aisne. Aucun dans les Ardennes.
Près de Château-Thierry, les adversaires résolus du gaz de schiste veulent rester «vigilants».