Le projet d’ouverture de l’hypermarché Cora le dimanche matin est au cœur d’un conflit entre la direction et le syndicat Force ouvrière. Vent debout contre ce projet de la direction d’étendre son ouverture aux dimanches matins, et ce tout au long de l’année, le syndicat Force ouvrière a lancé un appel à tous les employés du magasin à cesser le travail entre 9 heures et midi ce matin.
Ce projet découle, selon la direction, d’une observation de l’environnement concurrentiel du magasin. «Les deux tiers des supermarchés sont ouverts le dimanche matin dans les Ardennes». Un argument rejeté en bloc par FO : «Si l’on regarde nos concurrents directs, Carrefour a signé un accord national qui établit qu’il n’y aura pas d’ouverture le dimanche matin. Leclerc n’en parle pas non plus. C’est donc nous qui allons ouvrir la brèche».
La direction juge l’ouverture le dimanche matin «nécessaire». «Ce projet de magasin respecte la loi à 100 %. Nous cherchons juste à offrir des services supplémentaires à notre clientèle. Cela doit participer à pérenniser l’emploi». Cela ne représenterait «que six dimanches travaillés par an et par personne».
«J’ai consulté les salariés, et j’ai recueilli 200 signatures contre sur environ 380 employés. J’ai eu l’occasion d’exprimer cet avis défavorable lors des réunions consultatives du CHSCT et du comité d’établissement. Le directeur n’en a pas tenu compte», indique le délégué FO. Le syndicat base son rejet du projet sur «la préservation de la vie familiale des salariés», sur des compensations insuffisantes et sur des prévisions économiques.
Dans le projet de la direction, cette ouverture tous les dimanches matins, de 9 heures à midi, entraînerait une rémunération compensatoire de 30 % pour les heures travaillées. «Dérisoire» au regard du doublement de la rémunération et des récupérations dont bénéficient les salariés lorsqu’ils travaillent les cinq dimanches par an, comme ils le font à l’occasion des fêtes de fin d’année. «Au final, ils viendront travailler pour pas grand-chose».
«Nous continuerons donc à nous opposer à ce projet, qui conduirait notre magasin encore plus vite dans le mur», assure le syndicat.
Les salariés grévistes ont ralenti la circulation au rond-point de la zone commerciale, perturbant l’accès aux magasins.