En première partie, la manif tracto-vélo.
Après les attentats et la déclaration d'état d'urgence pour cause de «guerre contre le terrorisme djihadiste», les pressions exercées par les policiers et les préfectures au cours du trajet de la caravane depuis NDDL jusqu'à Versailles n'ont pas cessé, depuis le barrage de la route pour contrôle d'identité individuel du cortège (refusé) jusqu'à l'interdiction d'entrée en Ile-de-France (abandonnée).
L'imminence d'élections régionales, annoncées catastrophiques pour le PS, a rajouté de la complication et à la veille de la COP 21, mieux valait évacuer en douceur les anti-aéroport de l'équation politique du moment en leur concédant un pique-nique à Versailles.
Le mouvement anti-aéroport qui a réussi un tour de force en pédalant de Nantes à Paris en plein état d'urgence à la barbe des condés, en rencontrant plusieurs collectifs de lutte locaux, en resserrant ses liens et en nouant de nouvelles amitiés, restera sur ses gardes au vu de la nouvelle ligne politique de l'Etat, qui veut bafouer les libertés les plus élémentaires sous couvert de la sécurité et au nom de l'unité nationale. Etat d'urgence ou pas, on ne laissera pas évacuer la ZAD sans résister.
En seconde partie, le 29 novembre place de la République.
Une fois évacuées les chaînes humaines d'ATTAC et Alternatiba, solution à minima choisie pour contourner l'interdiction de manifester, le bouclage policier progressif et très conséquent de la place de la République ne laissait guère d'autre choix qu'un rassemblement de quelques milliers de personnes très variées venues au mépris de l'injonction préfectorale, ce qui était important. Il fallait peut-être en rester là. Un début de cortège a été très vite réprimé quand il a voulu sortir de la nasse (contrairement à la manifestation parisienne du dimanche précédent pour les migrants) suivi du quadrillage de la place et l'arrestation de 280 personnes, dont 170 gardé-e-s à vue (au total, il y aura 341 interpellations, dont 317 se sont soldées par des gardes à vue) ! L'Etat avait déjà annoncé la couleur quelques jours auparavant, avec des assignations à résidence de militants sur tout le territoire, assignations plutôt délirantes pour interdire aux destinataires toute manifestation.