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6 février 2015 5 06 /02 /février /2015 21:48

Un an après le douloureux sauvetage du transporteur Mory Ducros, son repreneur MoryGlobal se retrouve au pied du mur et a demandé vendredi sa mise en redressement judiciaire, plongeant 2 200 salariés dans l'incertitude. L'entreprise a effectué dans l'après-midi sa déclaration d'état de cessation de paiement (faillite) au tribunal de commerce de Bobigny et demandé du même coup son placement en redressement judiciaire.

Le fonds Arcole Industries, propriétaire de MoryGlobal et ex-actionnaire majoritaire de Mory Ducros, a pris "acte" de cette "demande de placement de MoryGlobal sous la protection du tribunal de commerce de Bobigny".

Mis en redressement en novembre 2013, Mory Ducros avait été repris en février 2014 par son actionnaire au prix de 2 800 licenciements. La nouvelle société, MoryGlobal, avait conservé environ 50 agences sur 85 et 2 200 salariés.

Dans un communiqué, Arcole affirme que l'absence d'accord a "eu pour conséquence la réintégration de plus de 200 salariés protégés et créé un climat d’incertitude sur la reprise, avec un impact financier colossal pour MoryGlobal". Il reporte également la responsabilité de la situation sur le tribunal de commerce de Pontoise, qui n'a selon lui "pas autorisé" la cession d'actifs immobiliers (d'un montant prévu de 25 millions d'euros) qui "aurait permis à MoryGlobal de couvrir les coûts exceptionnels de reprise" et "conforter son plan de financement".

Les syndicats soupçonnent que la mise en faillite soit "une manipulation de l'actionnaire pour forcer le tribunal à faire la vente".

Arcole est déjà accusé de manipulation dans la précédente faillite. Un collectif de 800 salariés a ainsi entamé une action en justice contre le fonds. Ils l'accusent d'avoir "organisé" la faillite de Mory Ducros pour licencier à moindre coût. Et en bénéficiant au passage d'une aide de l'Etat (qui a prêté 17,5 millions d'euros pour soutenir le plan). Une première audience (formelle) est prévue jeudi prochain au tribunal de grande instance de Bobigny. Le plan social lui-même a fait l'objet de recours. Les syndicats ont obtenu l'annulation du feu vert accordé par l'administration. L'affaire est au conseil d'Etat. Cette décision a ouvert des droits à des dommages-intérêts pour les salariés devant les Prud'hommes. Avec à la clef une addition potentiellement très salée pour le régime patronal de garantie de paiement des salaires (AGS) : a minima 42 millions d'euros.

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